Un pont et un rouf entièrement recouverts de petites lattes de teck, un immense cockpit et un gréement surdimensionné : le Bihan 650 s’affiche clairement comme un pur day-boat. Un bateau très beau, pour flatter son propriétaire et attirer l’œil des curieux. Un bateau très rapide aussi, tant qu’à se faire remarquer…
Bihan, cela signifie petit en breton. Ce bateau n’est donc pas très grand, 6,50 m de coque, auxquels vient s’ajouter un bout-dehors. Le gréement est un houari, pour donner l’illusion de la tradition et peut-être faciliter le transport. Et de fait, le Bihan pourra facilement se mêler aux flottes de voiliers traditionnels qui aiment à se mesurer lors du Festival de la voile de l’Ile-aux-Moines ou des grandes régates de l’île d’Arz. Mais il devrait laisser sur place Guépard, Gazelle et Bélouga. Ses atouts ? Son poids plume grâce à une construction en strip planking (réalisée chez Trégor Composites) et une carène puissante si l’on en croit le bouchain vif qui court de l’étrave jusqu’au tableau arrière. Derrière la table à dessins, le cabinet Finot/Conq qui a quelques références élogieuses en matière de coques planantes. Au fait, le vainqueur de la dernière Mini, c’est justement un 6,50 m dessiné par le cabinet vannetais. Autre facteur de performances, une surface de voile généreuse, 28 m2 au près, qui font plus que doubler au portant avec un spi asymétrique de 30 m2 (tout l’intérêt du bout-dehors est là).
Ce « one-off » n’est en revanche pas très extrême au niveau du tirant d’eau, limité à 1,20 m quand la quille est en position basse. Il faut dire que le programme du propriétaire est très précisément de naviguer dans la « petite mer » (mor bihan) et qu’il est parfois utile de venir tutoyer les cailloux pour rester le plus longtemps possible dans un contre-courant bénéfique. On remarquera également une attention toute particulière portée aux détails. L’emmagasineur de foc est caché sous le pont, le foc est autovireur. Plus rare, le capot de la baille à mouillage cache l’entrée d’un avaleur de spi qui court sous le pont. Malin également, la poutre arrière qui ferme le cockpit se transforme en X pour supporter la bôme au mouillage ou le mât lors de la mise en place du gréement. Quant à la quille, elle se relève bien sûr et vient se ranger dans la coque pour permettre au bateau de se glisser jusqu’à la plage ou faciliter la mise sur remorque. Dites les gars, le même en série, vous y avez pensé ?