Essai Catamaran

Essai de l’Astrea 42 – L’élégance en plus

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Synthèse
Performances
Ergonomie-Design
Confort

Sacré pari pour le chantier Fountaine-Pajot de renouveler ainsi son coeur de gamme en prenant tout le monde de vitesse, la presse comme les concurrents. Il s’agissait d’une part de répondre au Lagoon 42, très réussi, et d’autre part d’affirmer l’identité et les ambitions d’une marque fondée sur une collaboration exemplaire entre le cabinet Berret-Racoupeau et le bureau d’études.

Pour le jury, aucun doute : il tient ses promesses. Pourquoi ? Parce que le chantier a su concevoir un bateau équilibré, fruit d’un compromis bien pesé entre fonctionnalité et esthétique, design haut de gamme et vocation grand public. Compromis qui passe, comme toujours dans le nautisme, par des choix clairs et assumés.

Pas de salon de pont à l’avant, des superstructures raisonnables et une bôme pas trop haute non plus : l’Astrea a un côté conservateur comparé au Bali 4.1 et, dans une moindre mesure, au Lagoon 40. Il passerait presque pour un esthète tout en restant un bateau de vacances, et cette ambition-là a plu au jury, parce que ce type de cata de croisière peut prétendre à de solides qualités nautiques.

Des qualités vérifiées sur l’eau : l’Astréa s’est révélé réactif et plaisant à mener dans la brise, faute d’être plaisant à barrer – la faute peut-être à une tringlerie mal réglée. S’il était logiquement surclassé par l’Outremer 51 ou le Neel 45, il tenait la dragée haute à ses concurrents à ailerons. Il est vrai que le chantier avait mis toutes les chances de son côté avec cette unité sérieusement optionnée côté accastillage, équipée notamment d’un mât carbone (option à 72 377 € !) que vous n’êtes pas prêt de retrouver dans les flottes de location.

Un cockpit conçu pour la croisière et le mouillage

Quoi qu’il en soit, ces deux journées d’essai nous ont permis d’apprécier le plan de pont organisé autour du poste de barre surélevé à tribord, conçu pour naviguer en équipage réduit, mais sans que le barreur soit coupé du cockpit. On peut en outre se tenir à deux sans se gêner sur le banc de barre, et profiter, entre deux virements, du bain de soleil central. Mais si vous enchaînez les empannages, visez plutôt la grande zone matelassée du pont avant, entre la nacelle et le trampoline.

Côté cockpit, tout est prévu pour profiter de la croisière et du mouillage, comme en témoigne la présence d’une plancha extérieure bien intégrée. L’ambiance est cosy, globalement plus boisée que chez les concurrents avec cette jolie table de cockpit en teck. Pas de révolution dans la disposition, la cuisine est tournée vers le cockpit et le carré calé contre la face avant de la nacelle.

Dans les coques, on remarque à tribord un système très malin de partage de la douche (deux entrées), chaque cabine disposant de son propre cabinet de toilette. Voilà qui devrait bien fonctionner en croisière… et le gain de place n’est pas négligeable dans la zone de vie.

Astrea 42
Dans le design et la disposition du cockpit, une dose de classicisme bienvenue et des matériaux de bonne qualité. L’ambiance est classieuse mais sobre et chaleureuse, jamais clinquante.

Attention à l’isolation phonique sur l’Astrea 42

A bâbord, la totalité de la coque est dédiée à une suite propriétaire dans cette version dite Maestro. Une suite confortable, flatteuse, parfaitement mise en valeur par un design contemporain, mais pas trop… Toujours ce sens de l’équilibre. La seule critique qu’on peut formuler porte non pas sur le design mais sur l’isolation phonique, insuffisante dans les cabines arrière pour la navigation au moteur.

Ce détail empêche l’Astréa 42 de prétendre au sans-faute. Pour autant, le nouveau Fountaine-Pajot a séduit le jury par sa conception générale, son design et ses performances. Plutôt que d’en proposer toujours plus en termes de volume et de plaisir au mouillage, l’Astréa 42 soigne les qualités nautiques et la séduction. C’est même sans doute son grand mérite : en tant que cata de croisière, il n’oublie pas de nous faire rêver !

L’Astrea 42 en chiffres :Astrea 42

Long. hors-tout : 12,58 m
Largeur : 7,20 m
Tirant d’eau : 1,25 m
Déplacement : 11 580 kg
SV au près : 106 m2
Solent : 40 m2
Grand-voile : 66 m2
MATERIAU sandwich verre/balsa
Construction : infusion
Motorisation : 2 x 30 ch
Gasoil : 470 l
Eau douce : 2 x 350 l
Architectes : Berret/Racoupeau
Constructeur : Fountaine-Pajot
Cat. CE : A pour 10 personnes
Prix de base : 414 000 €
Prix bateau essaye 597 334 €

Principales options :

Pack Océanique comprenant GV à corne, lazy-bag, guindeau électrique,
winch électrique, chargeur… 32 400 €, mât carbone 72 377 €, gennaker 6 553 €, plateforme d’annexe électrique 19 647 €, teck jupes/cockpit 10 525 €, plancha au gaz 2 679 €, armement de sécurité 3 542 €…

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.