Les chantiers

Le groupe Grand Large étend (encore) son empire !

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Stéphan Constance et Xavier Desmarest

Avant d’évoquer la dernière opération du groupe Grand Large, il faut se rafraîchir la mémoire et revenir sur cette incroyable saga nautique.

Au commencement était Allures Yachting, créé au début des années 2000 par Stéphan Constance et Xavier Desmarest pour construire des dériveurs intégraux en aluminium. Ou, pour être plus précis, à coque aluminium et pont composite, un procédé jugé iconoclaste à l’époque, et qui a fait son chemin depuis… Quoi qu’il en soit, ces deux partenaires à la tête bien faite et aux ambitions assumées ne comptaient pas s’arrêter là.

Des ambitions assumées

Groupe Grand Large
Gunboat 68

Ils rachètent Outremer en 2007, Garcia en 2010 : le chantier cherbourgeois est devenu un groupe. Xavier Desmarest quitte la Normandie pour La Grande Motte où il prend le pilotage du développement de l’ancien chantier de Gérard Danson – avec le succès que l’on sait. Puis le groupe Grand Large se diversifie en rachetant le chantier nantais Alumarine, histoire de mettre un pied dans la construction navale professionnelle. L’idée était de développer les bateaux de transport de passagers, mais aussi les bateaux de servitude et notamment l’offshore pétrolier, ce qui s’est avéré un peu plus compliqué que prévu malgré quelques réussites. En reprenant la marque américaine Gunboat, Stéphan Constance et Xavier Desmarest revenaient à leurs premières amours, avec l’idée de surfer sur un marché euphorique : les catamarans de croisière, très haut de gamme en l’occurrence. Le premier Gunboat made in La Grande Motte vient d’ailleurs de sortir du hangar : c’est un magnifique Gunboat 68 sur plan VPLP – on en reparlera.

Au capital de Shoreteam

Mais ce n’est pas tout. Début septembre, le groupe Grand Large est entré au capital du chantier normand Shoreteam. La hauteur de cette prise de participation n’est pas communiquée, même si on imagine mal Stéphan Constance et Xavier Desmarest prendre une part minoritaire… Quoi qu’il en soit, la logique est cette fois-ci différente. Il ne s’agit plus forcément de conquérir de nouveaux marchés. Il s’agit surtout, pour Grand Large, de sécuriser sa filière de production. Car Shoreteam, son principal pourvoyeur de ponts en composite pour Allures et Garcia, était fragilisé par le récent dépôt de bilan de Wrighton. Pourquoi ? Tout simplement parce que Shoreteam construisait les Bi-Loup en sous-traitance pour le compte de Wrighton… La boucle est bouclée.

Une diversification intelligente

Cela étant dit, il faut aussi savoir qu’Arnaud Lample et Benoît Cousin, les associés historiques et dirigeants de Shoreteam, on intelligemment diversifié leur activité dans le composite urbain et industriel (abribus nantais, cabines de TGV…). Cette ouverture sur de nouveaux marchés, non soumis aux cycles du nautisme, a forcément intéressé les décideurs du groupe Grand Large et leurs actionnaires. Il faut d’ailleurs noter qu’Arnaud Lample et Benoît Cousin restent aux manettes de Shoreteam, soit parce qu’ils sont restés majoritaires, soit parce que leur travail et leur stratégie sont appréciés. Or s’il y a une chose que Grand Large a toujours su faire, c’est repérer et associer les talents, que ce soit à l’extérieur ou au sein des sociétés intégrées par le groupe.

Victime collatérale : le Paroa 34

Paroa 34
Paroa 34

Notons enfin que cette brillante association entre Grand Large et Shoreteam fait une victime collatérale : le Paroa 34, élégant croiseur sur plan Vincent Lebailly présenté au Grand Pavois en 2004. Un bateau séduisant mais cher à construire et donc difficile à vendre, dont la commercialisation est restée au point mort… Le Paroa n°2 n’a jamais vu le jour, et Shoreteam estime avec justesse qu’il est plus sage de se concentrer sur son vrai métier : le composite en sous-traitance. Exit donc le Paroa, à moins qu’un chantier ne se manifeste pour récupérer les moules.

Publié par  François-Xavier de Crécy
Publié par François-Xavier de Crécy
journaliste à Voile Mag depuis 2003. Des régates en JOD 35, un tour de l’Atlantique en couple, et déjà une quinzaine d’années à courir d’essai en comparatif pour produire votre Voile Magazine mensuel ! A appris le métier sous la férule des Rubi et consort avant d’essayer de le transmettre à d’autres.
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