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Les quadras sont partis comme des furieux !

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Cette deuxième étape de la Transquadra lancée samedi dernier est partie sur les chapeaux de roue : une jolie brise de 20-25 nœuds de nord-est avec rafales a cueilli forcément un peu à froid les 85 bateaux engagés (dont 20 menés en solitaire et 65 en double). Au 3e jour de course, les favoris tenaient les rênes de la flotte avec un Alexandre Ozon toujours aussi dynamique sur sa luge de couleur rose (un Bepox 990). Il est actuellement en tête toutes flottes confondues, excusez du peu… suite à un départ canon avec son grand spi en tête façon ministe et un positionnement plus au sud alors que ses concurrents directs jouaient plutôt la carte de la prudence. Avec un angle de descente plus pointu et un bateau qui plane particulièrement bien dans ce vent soutenu, il ne cesse de creuser l’écart… Ce matin, Jean-Pierre Kelbert (le papa du bateau éponyme, le fameux JPK) pointait à près de 40 milles du leader mais attention, la route jusqu’au Marin est encore longue : 2 200 milles ! Contrairement à la première étape courue en cinq jours, celle-ci se jouera à l’endurance et à l’usure du matériel. Toujours au sein de la flotte des solitaires, on apprenait avec tristesse le démâtage du Pogo 30 Big Z (Eric Thomas) dès la première nuit de course. L’heureux vainqueur de la flotte méditerranéenne sur la première étape a dû se résoudre, la mort dans l’âme, à jeter l’éponge : destin cruel pour celui qui se voyait bien rééditer son exploit…

Le Sun Fast 3200 Flash mené par Eric Gilbert et Walden Bonpaix.

Preuve de la dureté des conditions rencontrées en mer, trois autres concurrents sont rentrés à Funchal sur blessure et avaries : l’A 35 Comptoir Nautique d’Alexis Megret et Laurent Mahy, suite à son démâtage, ne repartira pas, à l’inverse de Daniel Tinmazian/Gérard Guilluy (Asta la Vista) qui ont finalement repris la mer hier matin, la blessure de Daniel étant moins grave que prévu. Quant à Hervé Bihan Pudec/Patick Paris (Eureka), après réparation de leur vit-de-mulet, ils devraient quitter Madère sous peu. De nombreux équipages ont également perdu des spis ou subi des casses diverses (tangons… ). Du côté des doubles Atlantique, la paire Valraud-Peponnet, frustrée de sa contre-performance à l’arrivée à Madère en juillet dernier (une onzième place), semblait partie du « bon bord » sur son JPK 10.80 : ce matin il menait la danse. Positionnée plus au nord, proche de l’orthodromie, Agence Directe 3,9% encore un JPK 10.80 revenait pleine balle sur les leaders grâce à une VMG supérieure (proche de 10 nœuds) à celle de leurs concurrents… Chez les doubles de la flotte méditerranéenne, le Sormiou 29 marseillais Voiles2Vents, lui aussi parti sur une route plus sud, a réussi à reléguer le Sun Fast 3200 Flash mené par Eric Gilbert et Walden Bonpaix (les vainqueurs de la première étape) à plus de 11 milles. Avec un rating pourtant bien moins élevé, le Sormiou, plus léger que ses adversaires, profite à fond de ses facilités à planer… De l’avis de l’organisation de course, même si les fichiers météo annoncent un alizé plus mou dans les jours à venir, il y a de fortes chances que le précédent record de la Transquadra, détenu depuis 2003 par un un Sprint 108 en 13 jours et 18 heures de course, soit totalement explosé. Quelle course de dingue !

En vidéo, le départ de la deuxième étape :

Publié par  Paul Gury
Publié par Paul Gury
Journaliste, à Voile Mag depuis mai 2016. Tour de l’Atlantique entre copains, entraînements d’hiver et régates intensives en J/80, essais « 100 milles à bord » en toute saison, Paul prend la mer à toutes les occasions, sur toutes sortes de bateaux et par tous les temps. Spécialiste de l’équipement et souvent aux premières loges pour les reportages course au large, le plus waterproof de nos essayeurs !
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