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Alex Ozon sacré vainqueur en Martinique !

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Il nous a fait peur le vainqueur de cette Transquadra 2017-2018, avec son avarie de safran tribord suite à une collision avec un OFNI à même pas vingt-quatre heures de la délivrance. Les conséquences pour Team 2 Choc (Un Bepox 990 de 2004) furent immédiates : départ à l’abattée, bateau sens dessus dessous et gros coups de stress pour le skipper. Obligé de réadapter sa façon de naviguer, Alexandre Ozon décide de faire route jusqu’en Martinique sur la fausse panne pour utiliser au mieux les capacités de son unique safran. Après avoir ajouté un maximum de poids sur l’arrière pour faciliter l’enfoncement de la pelle, c’est un calvaire de 300 milles qui l’attend :
« Franchement j’adore mon bateau, j’adore faire du bateau, mais ces 300 derniers milles… Je n’étais pas à l’aise, je savais qu’à la moindre vague le bateau partait en vrille. Après on s’adapte. Au bout d’un moment, j’ai compris que quand le bateau partait au tas, il fallait juste pousser la barre, comme ça le génois se retrouve à contre, tu fais un tour complet à l’horizontale et tu repars. J’ai pu le faire jusqu’à trois ou quatre fois en vingt minutes mais au bout d’un moment, j’ai trouvé mes marques et je ne le faisais plus que toutes les trois, quatre, voire six heures. »
Auteur d’un début de course extraordinaire, à fond les ballons, Alexandre Ozon s’installait en tête dès les premiers instants. Place qu’il ne devait plus quitter tout au long de ces treize jours de surfs endiablés, de grains violents, de batailles tactiques et physiques..

Alexandre Ozon au vent de la Martinique : plein vent arrière et solent tangonné !

Au final c’est le meilleur qui s’impose en 13 jours, 1 heure et 14 minutes à une moyenne de 8,45 nœuds : il surclasse toutes les flottes engagées, solitaires, doubles, Méditerranée et Atlantique confondues. Il s’autorise même le luxe, sur cette étape longue de 2 700 milles, d’augmenter encore son écart à l’arrivée sur son concurrent direct, l’excellent Jean-Pierre Kelbert ! Et ce, malgré une fin de course sur une seule patte, bien aidé il est vrai par un alizé particulièrement frais qui lui a permis de garder une bonne moyenne, même à une allure proche du vent arrière…

Premier des doubles à se présenter sur la ligne d’arrivée mouillée devant le chenal du Marin, le Figaro 2, Yuzu, mené par Olivier Monnin et Aymeric Belloir, terminait cette 2e étape en 13 jours, 1 heure et 54 minutes, à 8,44 nœuds de moyenne. Auteurs d’une très belle course, les deux compères ont particulièrement apprécié le haut niveau présent sur l’eau pour cette régate au large qui s’est finalement jouée au contact :
« Il y a eu une très belle bagarre avec tout le groupe de doubles pendant plus d’une semaine, c’était sympa ! On a eu pas mal de contacts VHF, on était à moins de 10 milles pendant quatre jours. Les trois derniers jours ont été franchement toniques. On était sous pilote avec 30–40 nœuds de vent, c’était vraiment agréable ! On a cassé des broutilles, mais rien qui empêchait le bateau de naviguer au maximum de son potentiel. On a fait de petites erreurs comme tout le monde. C’est à celui qui en fait le moins… Le bateau arrive à 100% de son potentiel, les marins aussi…»
Malgré un rating peu favorable, ils remportent l’étape en temps compensé. C’était ensuite au JPK 10.80, Léon, mené par un certain Jean-Pierre Kelbert, de couper la ligne d’arrivée avec un temps de 13 jours, 6 heures et 40 minutes, à 8,31 nœuds de moyenne. Il termine deuxième de l’étape et de la course, en réel et en compensé. Épuisé, Jean-Pierre nous avouera avoir bataillé non-stop avec les doubles pour garder son avance : « C’est vraiment du boulot ! Un truc de masochiste complet ! J’étais parti dans une spirale de non-sommeil parce qu’il y a eu de l’air tout le temps, impossible de dormir. »

Arrivée de Jean-Pierre Kelbert sur son JPK 10.80
Transquadra 2017-2018 : arrivée de Jean-Pierre Kelbert sur son JPK 10.80

Sur la prestation d’Alex, beau joueur, il lui rendra hommage en ces termes : « Alex, dès le premier soir, je me suis dit que c’était mort, que je ne le reverrais pas. Il était un cran au-dessus, un cran plus rapide. Il a pris un départ en boulet de canon, et ensuite il était dans ses conditions, il est prodigieusement bon. » . Plus tard dans la nuit antillaise, les arrivées se sont enchaînées à un rythme plus soutenu : le duo Carluer/Roth termine deuxième des doubles Atlantique en temps réel et troisième en temps compensé, derrière Ogic, un JPK 1010 mené par Pascal Chombart de Lauwe et Fabrice Sorin, vainqueur de la première étape entre Lorient et Madère et qui termine la seconde en 13 jours, 18 heures et 46 minutes. Puis ont suivi Girardin/Thomas (Jataka) peu avant 5 heures (heure française), la paire Labedan/Lemaire (Vli Magelimo) une heure plus tard, talonnée de près par Barathon/Grassi sur O Calm. Quant au couple Burgaud/Lagadec (LS Resa), ils étaient sur la ligne vers 6 heures, suivis une grosse heure plus tard de Give me Five (Follin/Debard). Et la flotte méditerranéenne ? Les leaders étaient ce matin à un peu plus de 100 milles de l’arrivée. C’est toujours le Sormiou 29 Voiles2Vents, mené par Frédéric Bonnet et Olivier Poullain, qui menait les débats avec un petit matelas d’une quinzaine de milles sur Jubilations Corse

Publié par  Paul Gury
Publié par Paul Gury
Journaliste, à Voile Mag depuis mai 2016. Tour de l’Atlantique entre copains, entraînements d’hiver et régates intensives en J/80, essais « 100 milles à bord » en toute saison, Paul prend la mer à toutes les occasions, sur toutes sortes de bateaux et par tous les temps. Spécialiste de l’équipement et souvent aux premières loges pour les reportages course au large, le plus waterproof de nos essayeurs !
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