Les chantiers

Appelez-le Ben

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En fait, son nom complet c’est 39Ben, un peu comme un contributeur de forum qui s’appellerait Benoît et vivrait dans le Jura. Mais Ben est allemand et il n’est pas encore né, même si sa coque mesure bel et bien 39 pieds. Elle est actuellement en finition dans les ateliers du jeune chantier Bente, créé il y a un peu plus de deux ans par Alexander Vrolijk, fils de l’architecte éponyme (cabinet Judel/Vrolijk). L’aventure avait commencé par un 24 pieds fort sympathique, le Bente 24, désormais importé en France par Flahaut Marine. Ce fut un carton : à ce jour, 90 Bente 24 ont été vendus en Allemagne, dont 60 naviguent sur le lac de Constance, haut lieu de la plaisance germanique. Fort de ce succès, le bouillant Alexander a estimé qu’il lui fallait lancer tout de suite un grand bateau pour installer sa marque, plutôt que de développer une gamme mètre par mètre (Bente 24, 27, 30…). Une stratégie qui l’arrangeait bien puisqu’à peine marié, il avait très envie de prendre une année sabbatique autour de l’Atlantique avec son épouse ! De ce point de vue, on pourrait considérer 39Ben comme leur premier enfant. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il promet… Innovant de la girouette au bulbe de quille, il reste fidèle à la casquette en polyuréthane du Bente 24, mais ses proportions permettent d’en faire un vrai petit dog-house avec table à cartes panoramique. Le cockpit à deux niveaux (légèrement encaissé dans sa partie avant) se veut sécurisant et pratique, on jette les pare-battage dans la « baignoire » sans se poser de questions… A l’intérieur, certains planchers sont réversibles, avec un côté lisse pour la vie au port et un côté antidérapant pour la navigation. Malin ! L’ensemble des emménagements est construit dans un sandwich ultra léger et bio-sourcé (recyclable à 85%). Le sandwich de la coque, lui, est plus classique (âme en mousse PVC) et mis en œuvre en infusion. L’autre bonne nouvelle, c’est que le premier 39Ben, celui d’Alexander donc, passera par La Rochelle où il sera présenté au Grand pavois 2018 en première mondiale. Et on compte bien l’avoir au Voilier de l’année ! Il continuera ensuite vers les Canaries où il prendra le départ de l’ARC. Le deuxième 39Ben vise la Transquadra 2019, son rating IRC devrait, selon l’architecte, le rendre éligible… A suivre ! En attendant, comme vous l’avez peut-être deviné, nous sommes un peu sous le charme de l’engin.

Par ici pour jeter un œil au plan de pont et au plan de voilure.

Publié par  François-Xavier de Crécy
Publié par François-Xavier de Crécy
journaliste à Voile Mag depuis 2003. Des régates en JOD 35, un tour de l’Atlantique en couple, et déjà une quinzaine d’années à courir d’essai en comparatif pour produire votre Voile Magazine mensuel ! A appris le métier sous la férule des Rubi et consort avant d’essayer de le transmettre à d’autres.
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2 commentaires

  1. En réalité, une ergonomie plutôt étrange.
    Une entrée avec la tête baissée sur une distance relativement longue.
    Cabine arrière inutilisable à 2, sauf si le petit couple s’installe perpendiculairement à l’axe du bateau ou si masque à oxygène pour celui qui dort au fond dans le bon sens. En mer, tribord amures, inutilisable même pour une seule personne.
    Cabinet de toilette aux dimensions des enfants qui ne doivent pas grandir pour continuer à se laver les dents, ou alors il faut aimer jouer à Alice, la tête coincée sous le plafond, devenue géante dans sa maison de poupée.
    Les panneaux de roof sans occultation sont une autre fausse bonne idée. Bon, pour l’Allemagne, ça ne devrait pas poser trop de problèmes.
    Le dénivelé de fond de cockpit, c’est parfait pour un problème de pilote. On court vers la barre et hop un petit soleil, sur le nez…et pourquoi pas une petite baignade si on passe sous la filière arrière.
    La porte de descente plutôt légère par rapport à sa surface et surtout sans joint.
    manœuvres drisses, ris : chemin avec quasiment 90° sur le retour AR. Bonjour Les frottements.
    Ouverture du panneau de pont vers l’arrière. Une ventilation au mouillage dans le sud qui promet donc !
    La plupart des équipets ne semblent pas avoir de système de verrouillage suffisant pour des conditions de mer un peu forte…
    Définitivement pas un bateau pour naviguer sereinement à part peut-être sur le lac de Constance….

    1. L’article en question a été écrit l’année dernière, après la présentation des plans et des images 3D. Une visite (très ) attentive, à Dusseldorf je suppose, vous a amené à ces critiques mûrement réfléchies ! On verra à l’essai, les essais longs type « 100 milles à bord » sont précisément faits pour valider l’ergonomie, le plan de pont et la vie à bord. Personnellement, j’avoue être facilement séduit (trop sans doute !) par ce genre de bateau radicalement innovant, parce que malgré les erreurs et défauts de jeunesse il en reste toujours quelque chose. Ces innovations pourront soit évoluer sur un mode assagi, soit inspirer d’autres chantiers. A suivre !

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