Régates et courses

Volvo Ocean Race : Beyou refait le match

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 Dongfeng est sorti en tête du parcours qui lançait la première étape à Alicante.
La suite a été plus délicate. (©FX de Crécy)

A peine arrivé à Lisbonne à l’issue de la première étape de la Volvo Ocean Race, Jérémie a bien voulu refaire le match avec nous… et évoquer aussi son autre carrière, en solo celle-ci, et en IMOCA.
BeyouVoile Mag : On vous a vu prendre un départ canon à Alicante, puis vous avez perdu trois ou quatre places dans la première nuit de course… Que s’est-il passé ?
Jérémie Beyou : Un mélange de malchance et de mauvais choix. On prend une bouée de casier dans la quille en fin de journée, on s’en débarrasse vite mais le bord d’attaque de la quille était très abîmé. A partir de là, on avait un problème de vitesse, aggravé par un mauvais choix de voile pendant la nuit. Ensuite, une fois que tu es décroché, c’est pas évident de prendre les bonnes décisions, surtout dans ce coin (la mer d’Alboran, à l’approche de Gibraltar, ndlr) à la météo très compliquée. On ne tire pas les bons bords, au final on sort  de Méditerranée à la dernière place…
Voile Mag : Comment avez-vous fait pour revenir dans le match ?
Jérémie Beyou : Une fois en Atlantique, on maîtrisait déjà un peu mieux le terrain de jeu. Ensuite on a bien négocié la transition avant Porto-Santo et on a raccroché la flotte au reaching, sur des angles de vent qu’on avait bien travaillés à l’entraînement. L’avant-dernière nuit, quand on a vu le feu de poupe d’Azkonobel, qui était très loin devant nous 24 heures plus tôt, ça nous a complètement boostés. Notre force, c’est qu’avec les barreurs et les équipiers qu’on a à bord, on peut mettre de l’intensité tout le temps. Sur AzkoNobel, vu les problèmes d’équipage qu’ils ont eus avant le départ (retour de l’ancien skipper et débarquement de trois équipiers le matin du départ, ndlr), ils n’avaient pas que des titulaires, ça a fait la différence. Sur la fin, on a eu un peu de réussite, on finit même tout près de Mapfre, qui est deuxième. Ça c’est important, on accroche cette troisième place qui correspond à notre objectif pour la première étape : être sur le podium. Marquer des points et ne pas laisser Mapfre nous distancer (les Espagnols ne marquent qu’un point de plus que Dongfeng sur la première étape, ndlr). C’est vraiment bon pour le mental, surtout après ce début d’étape calamiteux.
Voile Mag : Vous repartez dimanche, d’ici là vous avez des régates in-port… C’est intense, comment gères-tu la conception de ton nouvel IMOCA à distance ?
Jérémie Beyou : En fait, la conception du bateau est terminée, il ne reste que des choix d’ergonomie et d’accastillage, ainsi qu’un gros travail sur les foils mais la construction va pouvoir commencer chez CDK. Le fait d’être mobilisé par la Volvo me tient un peu à distance, ce qui est souvent une bonne chose. Le bureau d’études travaille, les réunions se font sans moi et je prends connaissance des comptes rendus en fin de journée avec un certain recul. J’ai l’esprit plutôt frais pour prendre les décisions, faire les choix. Quand le bateau sera mis à l’eau mi-juillet, j’aurai beaucoup navigué, beaucoup couru, et je me serai préservé du stress inhérent à la construction d’un IMOCA foiler comme Charal. Du reste, le suivi de construction est un métier, et ce n’est pas vraiment le mien.

Publié par  François-Xavier de Crécy
Publié par François-Xavier de Crécy
journaliste à Voile Mag depuis 2003. Des régates en JOD 35, un tour de l’Atlantique en couple, et déjà une quinzaine d’années à courir d’essai en comparatif pour produire votre Voile Magazine mensuel ! A appris le métier sous la férule des Rubi et consort avant d’essayer de le transmettre à d’autres.
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