Régates et courses

Interview de Marie Riou avant le départ de la Volvo Ocean Race

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A J-3 du départ de la Volvo Ocean Race qui se tiendra à Alicante, dimanche, nous avons interviewé Marie Riou, 36 ans, équipière sur Dongfeng.

Voile Mag : Pourquoi abandonnes-tu l’olympisme, la régate en Nacra 17 pour t’engager sur la Volvo ?
Marie Riou : Quatre ans de pratique de Nacra 17, c’est contraignant. De plus, j’avais été déçue par notre performance de Rio. En fait, j’avais envie de changer. Au début, j’ai envisagé la Solitaire du Figaro mais il faut bien trois ans pour être top. Je trouvais ça trop long. Une première participation à la course Sydney-Hobart de 2016 aux côtés de Charles Caudrelier sur un 50 pieds sponsorisé par un Chinois m’a bien plu. C’est vrai qu’on n’a pas eu de mauvais temps comme on me l’avait annoncé mais bon. Je trouvais ça excitant.

Comment se sont passés tes débuts sur Dongfeng ?
Au début, ça été dur. J’ai d’abord eu le mal de mer. Ensuite, il m’a fallu m’habituer au rythme des quarts. Pas évident. Puis j’ai tourné aux différents postes. Surtout, j’ai découvert que le poste de numéro 1 n’était pas fait pour moi. Trop physique, trop difficile. Ce qui ne m’empêche pas d’aller bosser sur la plage avant pour aider à affaler un génois.

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Comment ça se passe avec la seconde fille présente à bord, Caroline Brouwer ?
Très bien. On se connaissait déjà un peu avant. Et puis on vient toutes les deux de l’olympisme (Tornado) même si elle a un avantage sur moi. Elle a déjà participé à une Volvo avec un équipage féminin, SCA. Concrètement, elle m’a un peu servi de guide. C’était sympa.

A bord, tu as une place précise ?
Non, seulement pour les départs et les inshore où je suis chargée des bastaques lors des virements de bord et des empannages. Au large, on est censé occuper tous les postes durant les quarts qui durent quatre heures.

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La question idiote. Ça change quelque chose d’être une femme en course sur un Volvo 65 ?
Évidemment rien. On est des marins avant tout. Mais je sais que ça va être dur. Il va être indispensable de tenir malgré le froid, l’humidité. Mais je pense avoir les qualités nécessaires. J’ai gardé de l’olympisme le sens de la rigueur, la passion de la stratégie.

Le cap Horn, les mers du Sud, ça signifie encore quelque chose pour toi ?
Bien sûr. Je ne pars pas pour découvrir le vol des albatros, devenir cap-hornière, mais quand même. Je serai fière de passer le mythique cap dur. Et puis je redoute un peu les étapes du Sud.

Y a-t-il des marins qui vous ont fait rêver ?
La victoire de Florence dans le Rhum de 1990 c’est quelque chose qui m’a impressionnée. Et bien sûr, il y a des filles comme Faustine Merret, brestoise comme moi, ou Charline Picon que j’admire.

Comment vois-tu l’après-Volvo ?
Revenir aux Jeux de Tokyo avec Billy Besson pour remporter une médaille d’or. Et puis, pourquoi pas me prendre une année sabbatique avec mon amoureux. Le tour du monde à la voile.

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.
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