Le réchauffement climatique fait aussi des heureux. La preuve. Un navire de croisière a rejoint New-York via le passage du Nord-Ouest avec, à son bord, mille passagers fortunés. Impensable il y a encore quelques années, ce passage de 1 500 km est devenu fréquentable avec la montée du mercure et la fonte des glaces. A bord, tout était prévu pour divertir les touristes pas frileux : survol de la banquise et des sites naturels en hélicoptère, spa et piscines (notez le pluriel)…
Cette première touristique ne risque pas d’être la dernière : les billets se sont arrachés entre 22 000 et 120 000 dollars et un nouveau séjour est annoncé pour l’été prochain. Cette route intéresse surtout, et depuis des années, le fret international qui y a voit un beau raccourci pour relier l’Amérique et l’Asie. Ce navire de la Cystal Cruise a peut-être joué le rôle de brise-glace. Si la compagnie a fait des efforts pour limiter l’impact environnemental – non-utilisation de mazout lourd ou rejet des eaux usées au-delà de 12 milles des côtes – ce voyage a provoqué un certain malaise dans le camp des écologistes. « C’est un voyage historique qui marque l’ouverture d’une des dernières frontières de la Terre » écrit le journaliste Will Oremus sur le site américain Slate, puis dénonce ce « bras d’honneur à ce qui reste de la planète ». Une planète dont les glaciers fondent à vue d’œil. Cette année, les records de chaleur ont entraîné une fonte des glaces plus précoce que les années précédentes et surtout plus rapide. Le passage du Nord-Ouest ne risque pas de se refermer de sitôt.
