Les gens

Souvenirs de skippers

Partager :

Sur Blog Marine Plaisance, Alain Tribord a demandé à ces fantastiques marins, les skippers des bateaux de course au large, de lui raconter un souvenir de leurs débuts. Yves Le Blévec a bien voulu être le premier de ceux-là à partager ci-dessous ce croustillant exploit à la voile réalisé alors qu’il était encore un enfant. Jean-Luc Van Den Heede, référence mondiale pour la navigation au près, a gentiment accepté de lui emboîter le pas avec ce souvenir d’enfance sur les plages du Pas-de-Calais.

 JeaSNAG-479n-Luc Van Den Heede vient de remporter brillamment la 31ème édition de la CCPV, La Course Croisière des Ports Vendéens, ainsi que l’Olona Cup, avec son Feeling 1040 Algimouss. Son 60 pieds rouge du Vendée Globe (Algimouss déjà) lui permit de prendre la 2ème place de La Route du Rhum en 1998. « VDH » détient toujours depuis 2004 le record du Global Challenge, Tour du Monde à l’envers, c’est à dire contre vents et courants. Mais après dix passages du Cap Horn et cinq tours du monde terminés chacun par un podium, ce marin d’expérience n’a pas fini de nous étonner : Jean-Luc sera en 2018 au départ du Golden Globe, un remake de 1968, au compas et sextant !

  • Jean-Luc à ses débuts de skipper :

« J’ai eu mon premier contact avec la mer à Berck-Plage, tout là-haut dans le Pas-de-Calais. L’année de mes cinq ou six ans, je suis devenu skipper pour la toute première fois. Mon bateau était un voilier en plastique de marque Nayouk. Je lui donnai tout naturellement ce nom. C’était un jouet, on l’aura compris. NayoukMais il naviguait comme un grand et c’est avec lui que j’ai tiré mes premiers bords dans les « bâches », ces lagunes qui se forment dans les replis de la plage lorsque la mer se retire. Ce sont de paisibles bassins dont il faut pourtant se méfier car, à marée montante, ils se transforment promptement en pièges. Le niveau de l’eau s’élève, des courants imprévisibles apparaissent et plus d’un baigneur étourdi, attardé sur la langue de sable entre la mer et la bâche, s’est vu surpris par ce phénomène. On a même déploré des noyades…
Cette année-là, Nayouk et moi avons passé un bel été et ce furent vraiment mes premières navigations. Nous aurions dû renouveler l’aventure l’année suivante mais, après m’avoir offert mes premiers virements de bord, Nayouk m’a aussi fait connaître ma première voie d’eau ! Coque percée à la suite d’un choc. Pour Nayouk, ce n’était pas un Ofni et la responsable fut parfaitement identifiée. Il s’agissait… d’une souris !
Je m’en souviens comme si c’était hier… Nous rentrions tout juste à Amiens après nos vacances. Je gardais encore Nayouk serré contre moi. Ma grand-mère est allée reprendre ses chaussons rangés pendant notre absence en haut de l’escalier de la cave. En se penchant, elle a vu dans l’un d’eux ce qu’elle a cru être une ficelle. Sans méfiance, elle s’en est saisie… C’était la queue d’une souris. Hurlements d’épouvante ! Sauve-qui-peut ! Ma grand-mère lâche la souris, me happe au passage, grimpe sur une chaise, puis sur la table tandis que mon grand-père, héroïque face à l’adversité du moment, armé d’une pelle et d’une balayette, poursuit le monstre et le terrasse…
Hélas, quand ma grand-mère m’a empoigné, j’ai laissé échapper Nayouk qui est tombé sur le sol. Ce fut le début d’une voie d’eau que je n’ai jamais réussi à colmater par la suite, malgré maintes tentatives… Et l’été suivant j’ai du me séparer de Nayouk qui faisait naufrage sans arrêt… »

Le site de Jean-Luc Vandenheede : SNAG-480

Yves Le Blevec, skipper d’Actual Ultim : ma première navigation en solitaire !

15_68557_ULTIM_ACTUAL-1500px-200x300« Je devais avoir une dizaine d’années… Depuis peu, nous avons un Ghibli, un petit bateau de croisière au mouillage devant la plage. Une sortie est prévue pour l’après midi, nous utilisons le dériveur familial (un Fox) en annexe.Une fois tout le monde embarqué à bord, je m’aperçois que c’est à moi de ramener le dériveur à la plage…en solitaire !
Le foc, la GV, la barre… Je n’ai pas assez de mains pour tout faire. D’autres bateaux au mouillage à éviter, j’abats, ça gite un peu trop mais que faire ? Oui, il faut choquer, ça va mieux. La plage s’approche, il faut penser à remonter la dérive (sabre, évidemment). C’est loin de la barre, la manœuvre est acrobatique. C’est chaud mais ça passe, je « beach » plutôt correctement et sans casse. Distance parcourue : 200m ! Temps de navigation : quelques minutes ! Cette première navigation en solitaire reste pourtant gravée dans ma mémoire. Une intensité de sensation que je retrouve à chaque départ de course en solo. Amicalement pour tous les lecteurs de Blog Marine Plaisance, Yves..»

Actual Ultim 2

Retrouvez l’actualité de Yves Le Blevec sur facebook & twitter.

Voir les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *