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Michel Joubert : salut l’artiste

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« Michel nous a quittés à 16 h 50, dur, dur… » C’est par un SMS de Bernard Nivelt que je viens d’apprendre cette bien triste nouvelle, la mort, à l’âge de 71 ans, de Michel Joubert. L’un de nos plus grands architectes navals. On savait que sa dernière opération à l’hôpital de Bordeaux s’était mal passée mais on n’imagine jamais le pire. La veille, Bernard s’était rendu au chevet de son ami, comme pour un dernier adieu à son compère avec lequel il avait partagé plus de trente années de complicité mise au service de l’architecture navale. De contrat, ils n’en avaient jamais signé. Et qu’importe si certains bateaux portant la mention Joubert/Nivelt n’étaient parfois étudiés que par un seul d’entre deux. Michel Joubert, c’était la passion. Les passions devrait-on préciser. Et par-dessus tout celle qu’il portait aux bateaux à moteur et aux belles voitures, dont sa dernière acquisition, une Jaguar, est désormais orpheline. De son père, Pierre Joubert, célèbre illustrateur de la collection « Signes de piste » et des Bob Morane, il avait hérité un sacré coup de crayon mis au service de bateaux géniaux, le Surprise, le Ginn Fizz ou encore des unités de course telles que Diva, vainqueur aux points dans l’Admiral’s Cup ou les A35 du chantier Archambault. Il faudrait des pages et des pages pour lister tous les voiliers signés Joubert/Nivelt. « Avec humour, il aimait à rappeler qu’il était le seul architecte français à avoir gagné la Coupe de l’America. C’était à l’époque de Stars & Stripes. Par ailleurs, dès qu’on le branchait sur les trawlers – il a dessiné ceux de la gamme Bénéteau –, personne ne pouvait plus l’arrêter, surtout s’il vous sortait son album de photos qui ne le quittait jamais. Et puis il y avait chez Michel cet amour de la navigation au Groenland, qu’il réalisait chaque été sur son ketch en acier Marguerite (Voir Voile magazine n°218). Sûr, tu vas nous manquer Michel. A Claude ton épouse, à Bernard, à ton frère Philippe, à tes amis, et à toute la plaisance.

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.
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