Régates et courses

Un nouveau maxi-trimaran pour Armel Le Cléac'h

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Il aime sa banque, Armel Le Cléac’h, et elle le lui rend bien.

C’est ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées : la Banque Populaire, qui est essentiellement connue (dans le milieu) pour être le sponsor d’Armel Le Cléac’h (avec le maxi-trimaran Banque Populaire VII et le futur monocoque 60 pieds Banque Populaire VIII), restera dans le circuit au moins jusqu’en 2020. Avec non seulement le 60 pieds cité plus haut (qui sera mis à l’eau en avril), mais aussi un nouveau maxi-trimaran qui sera baptisé Banque Populaire IX et participera au programme que le « Collectif Ultim » (regroupant pour l’instant trois armateurs, avec Macif et Sodebo en plus des « banquiers ») est en train d’élaborer, lequel devrait inclure la Route du Rhum 2018 (et aussi la fameuse course autour du monde en solitaire, qui pourrait venir ensuite…).

La Banque Populaire fête en 2015 ses 25 ans de présence dans le monde de la voile.
La Banque Populaire fête en 2015 ses 25 ans de sponsoring voile.
Armel Le Cléac’h aura ainsi de quoi s’occuper dès son retour du Vendée Globe, en 2017. Et il pourra enfin disputer une Route du Rhum sur un multicoque géant, chose qu’il devait faire l’année dernière avant de se blesser et d’être remplacé par Loïck Peyron. Voilà donc les annonces faites ce 17 février par les représentants de la « banque de la voile ». En 2020, cela fera trente ans que celle-ci sera engagée dans ce sport… Belle longévité, il faut le reconnaître ! On peut rappeler au passage que la Banque Populaire est aussi partenaire de la Fédération française de voile (FFV) et de l’équipe de France de voile olympique, et aussi mécène de l’Association Eric Tabarly. Le communiqué publié aujourd’hui précise que le skipper espère gagner jusqu’à 2 tonnes entre Banque Populaire VII (qui est officiellement à 18 t) et le futur Banque Populaire IX. Pour comparaison, le nouveau trimaran Macif de François Gabart (un bateau qui doit être mis à l’eau dès l’été 2015) est annoncé à 14,5 t, sachant par ailleurs que Sodebo Ultim est à 15 t ; ainsi les trois maxis les plus récents (ceux du Collectif Ultim) se situeraient tous autour de 15 t. En revanche on ne sait rien d’autre, à ce jour, de ce Banque Populaire IX : ni quand exactement il sera mis à l’eau (mais ce serait au plus tard en 2017), ni s’il sera signé VPLP, ni de quel genre de foils il sera doté. Mais on ne serait pas étonné qu’il vole, comme Macif avec ses foils en « tick » ; puisque le monocoque 60 pieds (Banque Populaire VIII) portera des foils [1] (voir ici), eh bien il serait étonnant que le maxi-trimaran ne soit pas lui aussi à la pointe dans ce domaine !

Quant au Banque Populaire VII (ex-Groupama 3), il a été vendu en février. Le nom de l’acheteur n’a pas été communiqué mais Anouk Corge, notre confrère de L’Equipe, affirme qu’il s’agit bien d’IDEC, le sponsor de Francis Joyon. [MAJ 1er mars 2015 : il semble toutefois qu’une équipe menée par Renaud Laplanche et Ryan Breymaier ait monté un programme de records en équipage avec ce bateau, ils auraient même recruté Roland Jourdain et Jean-Baptiste Le Vaillant…] Une chose est sûre : avec l’arrivée de son remplaçant et celle du futur Macif (voir à ce sujet notre numéro 229 de janvier 2015), et compte tenu du programme des deux équipes, le « vieux » trimaran vainqueur des deux dernières éditions de la Route du Rhum n’a plus que deux saisons pour battre le record autour du monde, ou du moins pour le battre avec une certaine facilité ; ensuite il subira une concurrence qui risque d’être rude. A moins de le transformer pour en faire un bateau volant, mais d’après Xavier Guilbaud, architecte chez VPLP, « on peut le faire évoluer vers un bateau plus aérien mais on aura du mal à le faire voler complètement car on traînera toujours sa masse de plateforme initiale ».

LEGENDE
[CLIQUEZ POUR AGRANDIR] Nous n’avons inclus dans ce tableau que les multicoques de 30 m ou plus (ou un peu moins dans le cas d’IDEC), c’est pourquoi des trimarans comme le Prince de Bretagne de Lionel Lemonchois (24,38 m), ou encore les MOD 70, n’y figurent pas même si tous entraient dans la catégorie « Ultimes » de la dernière Route du Rhum. On notera au passage qu’il n’y a plus ici que des trimarans, le catamaran ex-Orange 2 devant être reconditionné en bateau de croisière (très) rapide. On notera aussi qu’en dehors de Spindrift 2, tous ces multicoques sont d’abord conçus pour le solitaire – c’est vrai ça, où sont les maxi-multicoques taillés pour les records en équipage ?

[1] Qui en revanche ne servent pas à voler mais plutôt à augmenter la puissance du bateau sans ajouter de poids (que celui-ci prenne la forme de lest ou d’eau dans les ballasts… ou encore de poids de coque suite à une augmentation de la largeur).

Publié par Sébastien Mainguet
Sébastien a œuvré à Voile Magazine de 2000 à 2015, aux essais mais aussi très souvent aux sujets équipement dont il s’est fait le spécialiste. Il a notamment été longtemps la cheville ouvrière de notre hors-série annuel dédié à l’équipement.
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