Astuces et vie à bord

Des mots entre mer et terre : partir en vadrouille

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Doc Rubi006Vous faites peut-être la différence entre la vadrouille et le faubert. Dans la négative, on peut se tourner vers le très célèbre et sérieux Dictionnaire de la marine à voile, la référence en matière de terminologie, le Bonnefoux et Paris édité en 1848. On y apprend (si on ne le sait pas déjà) que le faubert est une sorte de balai pour éponger l’humidité, formé de plusieurs branches de fil de caret. Il existe aussi sans manche, et sert alors à rafraîchir les pièces d’artillerie durant les combats. Bref, rien à voir avec la vadrouille, sorte de très grand pinceau (guipon) dont la laine est tournée et grainée en peloton au bout d’un manche et qu’on emploie pour nettoyer diverses parties du navire, le pont en particulier. C’est bien connu, il ne viendrait à aucun d’entre nous l’idée de « partir en faubert » alors qu’il vous est sans doute déjà arrivé de « partir en vadrouille ». Dont l’origine, vous l’avez deviné, puise ses sources dans le langage maritime au même titre que « prendre une biture », ou « vieille baderne » dont les explications vous seront données très prochainement. La vadrouille – on parlerait aujourd’hui de brosse de pont – on peut en retrouver l’illustration dans les anciens catalogues d’équipements de La flotte Française ou de chez Métayer. On l’utilisait en lui donnant un mouvement de va-et-vient, en n’oubliant aucun recoin du pont. « Partir en vadrouille » relève du même principe. C’est se balader, passer d’un trottoir à un autre. Mais rien de commun avec « prendre une biture » où l’excès d’alcool reste un facteur important si ce n’est déterminant. Tout ça sera à lire sans modération, très bientôt.

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.
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