En passant

Les petits riens de Bénédicte

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Elle est inclassable, Bénédicte Klène. Officiellement, on pourrait la ranger dans la famille des artistes plasticiens, métier qu’elle a exercé pendant des décennies avant de bifurquer vers une activité plus insolite, celle, selon ses propres mots, de « chroni-croqueuse »…

Ce qui ne gâte rien, bien au contraire, Bénédicte, 57 ans, mariée, trois enfants, navigue depuis son plus jeune âge. Aujourd’hui sur un voilier de course qui écrivit les belles heures du yachting des années soixante-dix, Eloise II, un plan Sergent, mené à l’époque par Fernand Hervé dit Tonton. Depuis trois ans, elle en est même, avec son mari, l’un des dix copropriétaires qui se chargent, durant l’hiver, de son entretien avant de larguer les amarres l’été venu pour de longues croisières ou pour participer à des rassemblements de bateaux classiques. C’est d’ailleurs là que je l’ai rencontrée pour la première fois en 2012, aux Voiles de la Citadelle de Port-Louis, avant de la retrouver durant à Paris, au Mac Paris, porte de Champerret. Prétexte à y découvrir le fruit de son travail de chroni-croqueuse.

Klene_0081Ses œuvres, des dizaines et des dizaines de petits carnets à couverture molesquine dont les pages, en papier Vivaldi couleur crème de chez Canson, sont assemblées les unes aux autres pour former de longues fresques qui se déplient et dont la plus importante peut mesurer jusqu’à 3,50 m. Ce jour-là, elle faisait le tour de Groix, évidemment à bord d’Eloise en croquant le paysage qui défilait sous ses yeux. Dans la poche de son ciré, son carnet, dans ses mains des feutres pigmentaires. Une gomme ? Vous n’y pensez pas. Bénédicte n’a pas le droit à l’erreur. EN outre, ses dessins comportent l’heure et les coordonnées géographiques de chaque lieu. C’est évident, Bénédicte a du talent, qu’elle saisisse à la volée un trait de côte, un atelier de charpente ou l’un des petits ports de charme rencontrés à l’occasion d’une croisière en Suède.

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.
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