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Le calme avant le Rhum

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J – 3 Un vrai marathon ma première matinée dans la cité malouine avec quatre conférences de presse. Pas de quoi se faire plaindre mais pas question de traîner. En ouverture : Armel Tripon, engagé en 60 pieds IMOCA suivi par Sébastien Rogues, en Class 40, Francis Joyon en Ultime et, pour finir en beauté, les quatre filles du Rhum…

Charlie Capelle (à gauche) a fait les honneurs de son A Capella à l'architecte constructeur du bateau, Walter Greene, au centre et à Mike Birch, le vainqueur de la première édition de la course à bord d’un sistership : Olympus.Charlie Capelle (à gauche) a fait les honneurs de son A Capella à l’architecte du bateau, Walter Greene, au centre et à Mike Birch, le vainqueur de la première édition de la course à bord d’un sistership : Olympus.

Sur les coups de 8h30, à l’heure où les pontons sont encore déserts, une vision insolite. Charlie Capelle, jet d’eau à la main, lavant les paillassons de son A’Capella. Je le savais méticuleux, rigoureux, mais là, ça semble surréaliste. Il est comme ça Charlie, et rien ne le fera changer. C’est encore près d’A’Capella que je suis tombé sur Walter Greene, le constructeur d’Olympus, Mike Birch tenant en laisse sa chienne Lucie et Réjean Desgagnés, l’architecte du petit mono de Mike, Dollly T. Ce fut un grand moment, prétexte à s’immerger dans les souvenirs du premier Rhum même si Walter, atteint de la maladie de Parkinson, a perdu son rire légendaire. Dans le tri de Charlie, Walter a tenu à tout voir, même les fonds. On est perfectionniste ou on ne l’est pas. En tout cas, soyez rassurés, les quatre filles du Rhum ont la pêche. Pas question pour Miranda de faire de cadeau à son compagnon Halvard Mabire. « Aux quatre minutes précédant le départ, on deviendra concurrents » a précisé Miranda. Et nous n’avons pas de raison d’en douter.

Les quatre filles au départ du Rhum : Philippa Hutton Squire, Juliette Pêtrès et Miranda Merron, toutes trois en Class 40, encadrent Anne Caseneuve (en rouge) qui court en en Class Rhum multicoque. Les quatre filles au départ du Rhum : Philippa Hutton Squire, Juliette Pêtrès et Miranda Merron, toutes trois en Class 40, encadrent Anne Caseneuve (en rouge) qui court en en Class Rhum multicoque.

C’est important à noter, en cette matinée Francis Joyon est en forme. Comprenez par là que lui d’habitude plutôt réservé se révèle volubile. Impossible de l’arrêter. Il est le premier à reconnaître qu’il est le dernier des Mohicans. Qu’il ne dormira pas plus de deux heures par jour en s’octroyant une nuit de quatre heures à mi-parcours. Francis est contre le routage, mais il nous a avoué s’être lassé de faire de la résistance. Bref, Jean-Yves Bernot sera son routeur. En 2010, il avait embarqué un livre de poche. Cette année, rien sur les étagères si ce n’est les bouquins du bon Docteur Chauve. A la sempiternelle question des pronostics, Francis refuse de répondre. Il y a quatre ans, deuxième du Rhum, il avait opté pour la route sud. Il pourrait bien faire de même cette année.

Quant aux petits jeunes en général, et à Sébastien Rogues en particulier, je trouve qu’il a un côté Petit Prince façon François Gabart avec sa chemise blanche, son pull gris aux couleurs de GDF Suez et du Club nautique de La Baule. Lui est prêt, super prêt. Et fort de ses succès en Class 40, il fait figure de favori. Une chose est sûre, c’est sa dernière course en 40 pieds. L’an prochain, toujours sous les couleurs de GDF Suez, il disputera le Tour de France en Diam 24, courra en GS 32 et en Formule 18. Son rêve ultime : voler sur un multi autour du monde.

Retour à l’humilité avec Armel Tripon. Pour lui le Rhum, qu’il court sur l’ancien 60 pieds de Kito de Pavant, Groupe Bel, est la première marche avant le Vendée Globe qu’il disputera sur ce même bateau en 2016. Il ne s’est pas fixé d’objectif mais espère des conditions pas trop musclées pour son premier Rhum. Dernier point, à J -4 on annonce de la pluie pour le départ, de l’ouest autour de 15 nœuds mais du vent pour la nuit. A suivre…

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.
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