Si ce n’est pas encore un moule, c’est déjà une pièce mère, celle qui servira précisément à fabriquer le moule de ce nouveau bateau. A première vue, cet arrière est large, très large. Et pourtant le bateau ne fait « que » 10,70 m de long. Ce RM 1070 est appelé à prendre, dès l’année prochaine, la suite du RM 1060…
Le RM 1060 n’est pourtant pas très vieux, il n’a que quatre ans et a largement participé au renouvellement de la gamme RM. Oui mais, oui mais… la sortie du RM 890 lui avait donné un petit coup de vieux. Et du coup, le chantier se voit contraint sur le métier de remettre son ouvrage comme disait Boileau. Les différences entre les deux modèles seront très visibles. A croire que le 1070 fait volontairement tout à l’envers : étrave et tonture inversées pour commencer. Des détails qui n’en sont pas : la longueur à la flottaison y gagne ainsi une vingtaine de centimètres et le rouf peut être moins proéminent puisque le franc-bord est plus important à son niveau.
Le bateau n’est pas plus large que le précédent mais le maître bau se prolonge presque jusqu’au tableau. Du coup, Marc Lombard a pu caser une double barre à roue là où le 1060 se contentait d’une barre franche. Si l’on poursuit la revue de détail, on observe que le tableau, au niveau de la liaison coque-pont, est plus fin, plus élégant. Les RM n’en finissent pas de muer vers des voiliers mieux finis et plus chics. Avec le risque de perdre leur personnalité ? Le gain de volume à l’avant permet par exemple de proposer une vraie cabine en lieu et place du lit breton du 1060. Mais les aficionados ne doivent pas s’inquiéter, la coque est toujours à bouchains vifs, en contreplaqué époxy. Les emménagements se contentent bien de deux cabines et comprennent toujours un local technique en arrière de la salle d’eau. Le RM 1070 sera bien sûr proposé en biquille (1,68 m de tirant d’eau) ou en quillard. Mais la nouveauté, c’est que cette quille sera relevable. Bref, il y aura des choses à voir, a priori, au prochain Salon de Paris.
Journaliste à Voile Mag de fin 1999 à 2015, Loïc a été adjoint puis Rédacteur en chef avant de partir vers de nouveaux horizons. Venu de la presse généraliste, écrite et télé, c’est un journaliste dans l’âme, rigoureux et passionné.