Les gens

Quatre garçons dans le vent

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Amasia_7821Évidemment, vous allez me dire qu’ils ne sont que trois sur la photo. Trois garçons perchés sur le mât d’un Gin Fizz qu’ils se dépêchent de rééquiper pour partir faire un joli tour du monde. Dites-vous que c’est comme pour les trois mousquetaires, ils sont quatre en fait : Martin, Béranger, François et Pierre – absent sur la photo. Nos quatre garçons – des têtes bien pleines – ont des envies de départ et de grand voyage. La mise à l’eau d’Amasia est prévue pour la semaine prochaine (mercredi si tout va bien) et les amarres devraient être larguées dans les semaines qui suivent. Le programme de nos lascars est ambitieux. Un tour du monde, rien que ça. Mais ce n’est pas tout : un tour du monde propre en plus. C’est-à-dire sans consommer la moindre énergie fossile. Ce ne sont sans doute pas les premiers et, espérons-le, pas les derniers non plus…

Amasia_0859Mais ils espèrent bien faire œuvre utile en démontrant le bien-fondé de leur démarche appliquée à un vénérable bateau de croisière. Sur une navigation qui comporte de nombreuses escales et pas sur un tour-du-monde-non-stop-par-les-trois-caps. Ils ont d’ailleurs commencé par retirer le vieux diesel (pourtant toujours vaillant) pour le remplacer par deux moteurs électriques d’une puissance de 10 kW. Ces moteurs sont alimentés par une série de batteries au lithium. Les batteries sont elles-même alimentées par des panneaux solaires, une éolienne et par l’hélice qui, non contente de propulser le navire en silence, fait aussi office d’hydrogénérateur. Le système est intéressant, c’est Béranger qui en a la charge, ça tombe bien il est ingénieur en génie civil fraîchement diplômé et spécialisé dans le développement durable. Bon franchement, à quelques jours de la mise à l’eau, ce n’est pas gagné leur affaire. Parce que la nouvelle peinture de pont, pourtant une bi-composante, rechigne à sécher. Parce qu’un circuit en 48 volts, ça demande des interrupteurs que l’on ne trouve pas facilement sur le port du Crouesty, parce que dans ce type de projet on prend beaucoup plus facilement du retard que de l’avance. Mais nos garçons ont pour eux la foi du charbonnier. Et la lucidité de ne pas se prendre pour des cadors, notamment en matière de navigation au large. Ils le reconnaissent d’ailleurs et ça les rend plutôt sympathiques : « Si on savait ce qui va se passer, peut-être qu’on n’irait pas ». Pour garder un œil sur eux et sur leur voyage : Eco Sailing Project.

Le pont du Gin Fizz, avant de recevoir sa nouvelle peinture. Y'a encore un peu de travail...Le pont du Gin Fizz, avant de recevoir sa nouvelle peinture. Y’a encore un peu de travail…

Publié par Loïc Madeline
Journaliste à Voile Mag de fin 1999 à 2015, Loïc a été adjoint puis Rédacteur en chef avant de partir vers de nouveaux horizons. Venu de la presse généraliste, écrite et télé, c’est un journaliste dans l’âme, rigoureux et passionné.
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