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Elle est pas belle, son annexe ?

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Annex-remorqu

Dégotté sur le forum nautique Sillages, ce sympathique compte-rendu de la construction d’une annexe, ou peut-être faudrait-il parler de récupération optimisée… Bref, je préfère laisser le clavier à son constructeur, le dénommé GG. Et si vous avez aussi des aventures techniques improbables à publier ici, n’hésitez pas !

« Le sujet du jour concerne les petits boudins, que je n’aime pas, parce qu’ils sont fragiles, se dégonflent tout le temps, se font voler, piller, dérober, emprunter, ils nécessitent obligatoirement un hors-bord dès que le vent de face dépasse les 10 nœuds. De plus, on passe son temps à les gonfler et dégonfler parce qu’ils traînent beaucoup d’eau en remorque, ont tendance à se retourner, toujours en remorque, et tirent trop fort sur leurs faibles attaches mal collées sur le caoutchouc du boudin… A moins d’avoir un canot de 50 pieds avec des bossoirs, et encore bonjour la prise au vent, c’est le genre de boudin que l’on passe sa croisière à introduire difficilement dans un coffre pour l’enlever encore plus difficilement à chaque escale.

Reste la solution des annexes rigides que l’on traîne en remorque. Les annexes rigides sont très lourdes, finalement assez fragiles aussi pour celles construites en rotomoulé, style Tupperware (emballage plastique dont elles ont souvent l’élégance). D’où cette idée, germée un jour dans mon cerveau malade, de me construire ma propre annexe, mais avec un cahier des charges bien précis :

– Très légère, pour être remorqué sans traîner trop d’eau.
– Très robuste, pour résister aux accostages furieux pour récupérer rapidement la dernière table au soleil du Bar du Port.
– Très solide également pour être manipulée sans arrière-pensée, pouvoir résister aux assauts furieux de la génération montante de mes petits-enfants.
– Pouvoir être gréée d’une voile, pour apprendre la voile à mes ch’tiots sans qu’ils aient besoin de passer par les caisses à savon des écoles de voile.
– Elle doit tenir la charge de 3 adultes avec vivres et munitions.
– Pour finir, elle doit être esthétique, autant que possible, pour rendre jaloux les autres avec leur boudin.

L’idée est partie de là :

pursan10C’est une épave (vous aviez un doute ?) d’un PURSAN, petit dériveur méconnu de 4 m de long, assez large et d’assez bonne construction.
Assez bonne, dans le fond, pour ce que je vais lui faire subir.

On commence par découper l’arrière pour lui donner une longueur totale de 2,20 m, ce qui est suffisant.

Annex-Photo 1

A la suite de quoi, grosse séance de tortionnage, triturage, pliage, découpationnage du plastique pour lui donner la forme que je veux.
Un bon contreplaqué à l’arrière pour le fermer, des pinces dans les formes pour lui galber un peu les hanches (il faut que la belle soit à son avantage), et tant qu’à y être, je découpe complètement l’étrave inclinée que je n’aime pas du tout pour lui refaire une belle étrave bien verticale, le tout fait en lamellé-collé de bois.

Annex-photo2

J’en profite également pour lui greffer une quille longue, pour l’échouage, et faire un peu de voile sans trimballer de dérive.

Une fois la mise en forme réalisée, ce qui a nécessité au moins 5 packs de bière, 2 rouleaux de sopalin pour la sueur, 2 kg de café, quelques nuits blanches à me demander dans quelle aventure je m’étais encore fourré, arrive le temps de l’enduisage où les formes de la belle commencent à se dévoiler.

Annex-photo3

S’en est suivi la litanie des séances d’enduisage, ponçage, enduisage, ponçage etc, etc, bien connu des constructeurs amateurs. Une fois poncée et à peu près présentable, ma Kokine a réintégré mon sous-sol pour les finitions et peinture.

Annex-photo4

C’est déjà un peu mieux, non ?

Pose d’un banc, d’un renfort avant, d’un morceau d’élingue contre le ragage et la dame est presque opérationnelle. Une bonne barbouille par-dessus et voilà.

Annex-photo5

Sur l’arrière, découpe d’un arrondi pour laisser passer la godille, pose d’une bande molle et de martyrs sur le tableau arrière pour mieux supporter les moments où elle se repose sur le dos et l’affaire est faite.

aviron10

Voilà le résultat sur l’eau, elle est très légère mais ultra costaud, haute sur l’eau à vide pour ne pas traîner d’eau en remorque.

fabric10

Suffisamment légère d’ailleurs pour se faire oublier en remorque, elle part dans des surfs effrénés dès 3-4 nœuds de vitesse.

Etonnant, non ? »

G.G.

Publié par  François-Xavier de Crécy
Publié par François-Xavier de Crécy
journaliste à Voile Mag depuis 2003. Des régates en JOD 35, un tour de l’Atlantique en couple, et déjà une quinzaine d’années à courir d’essai en comparatif pour produire votre Voile Magazine mensuel ! A appris le métier sous la férule des Rubi et consort avant d’essayer de le transmettre à d’autres.
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