En passant

Pharomanie/pharomania

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Phare RubiBernard Rubinstein, alias Rubi pour les intimes et les lecteurs de Voile Magazine, n’en finit plus de craquer pour les phares. Même si ces derniers sont couchés sur du papier !

On ne guérit pas de la pharomania. Je croyais en être vacciné mais il a suffit d’une photo pour que cette folie dévastatrice aux effets inoffensifs me reprenne. A ma décharge, le document, un tirage de 24 X 30 cm albuminé de la fin du XIXè siècle, était rarissime tout comme sa représentation : les constructeurs du phare de Beachy Head situé sur la côte sud de Grande Bretagne transportés par une sorte de téléphérique depuis le haut de falaise jusqu’à une plateforme métallique située au niveau de la mer, 40 mètres plus bas. Il fut utilisé pendant deux ans pour transporter les 3 660 tonnes de granit nécessaire à la construction de ce phare allumé en 1902, automatisé en 1983.

Tout aussi étonnante… mais sur un tout autre registre, la campagne lancée pour repeindre sa tour de 43 mètres ceinturée de bandes rouge et blanche. La Trinity House, l’équivalente britannique de notre service des Phares, ne souhaitait pas, économie oblige, procéder à des travaux de peinture préférant laisser la pierre retrouver sa teinte d’origine. Motif invoqué : la prépondérance des moyens de navigation par satellite. Pour les amoureux des phares de la région, le comté du Sussex, cette décision officielle suscita le lancement d’une campagne dans le but de récolter des fonds. La société Hempel offrit la peinture. Quant au financement des travaux d’un montant de 27 000 livres, il fut apporté par des souscripteurs pour que Beachy Head retrouve enfin sa superbe. Pas mal, non et peut-être une piste à méditer pour tenter de sauver les phares de la Mer d’Iroise malmenés par les tempêtes de l’hiver dernier.

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.
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