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Un cargo espagnol fracassé sur la digue d'Anglet

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Les images sont dantesques (voir la vidéo ci-dessus, signée Richard Quy), les récits effrayants, mais fort heureusement le bilan humain est nul : les douze hommes d’équipage du cargo espagnol Luno, réfugiés dans le château arrière, ont pu être hélitreuillés de justesse. Transis de froids, choqués, blessé pour l’un d’entre eux, mais vivants. Choqué, on le serait à moins. Le naufrage fut très brutal, et le bilan aurait pu être dramatique…

Mais que s’est-il passé ce matin à Anglet ? Dans le feu de l’action, on a pu lire des informations contradictoire, mais on commence à présent à y voir plus clair, d’autant que nos amis de la Surfrider Foundation Europe, qui sont sur place, sont en mesure de nous informer directement.

Le Luno, 100 mètres de long, s’est présenté cargo-luno-03blogà l’entrée du port d’Anglet après avoir été pris en charge par un pilote. Il était lège et devait remonter l’Adour jusqu’à Bayonne pour charger des billettes d’acier. Victime d’une panne électrique totale, il a rapidement dérivé dans la mer très forte levée par la tempête Petra et malgré les efforts du pilote qui a tenté l’impossible, se mettant lui-même en danger si l’on en croit les images, il est venu s’encastrer sur un enrochement situé non à l’embouchure de l’Adour, mais un peu plus au sud. Malmené par une mer très grosse, il s’est ensuite cassé en deux, la partie avant allant à la plage tandis que l’arrière, où était toujours réfugié l’équipage, restait échoué sur la digue. Une première tentative d’hélitreuillage par un équipage de la Gendarmerie a échoué.Il y avait encore 50 nœuds de vent (tempête Petra), pilote avait du mal à stabiliser l’appareil et l’épave roulait énormément. La deuxième tentative, avec un Super Puma militaire venu de la base de Cazaux, a heureusement réussi, malgré la mer toujours très mauvaise et malgré un équipage en état de choc dont le plongeur-secouriste maîtrisait mal les réactions. Certains naufragés refusaient d’enlever leur brassière de sauvetage pour passer le harnais. Au final, les douze hommes ont pu être hélitreuillés. En revanche, le gasoil de propulsion a commencé à se répandre ; 15 tonnes de carburant se seraient déjà échappées de la coque, mais les principaux réservoirs seraient restés isolés dans la partie avant. Espérons qu’ils resteront étanches dans le mauvais temps qui s’annonce.

Reste à savoir comment un bateau a priori en bon état a pu tomber en black out au pire moment. La déclaration de Juan José Lopez Inoriza, l’un des responsables de l’armement espagnol Naviera Murueta, ne nous l’explique pas. « Ce bateau était sorti de la révision quinquennale, où l’on remet en état général tant le moteur que la coque, et il en était sorti en parfait état. » Tout va donc pour le mieux. On peut aussi considérer que le cargo aurait pu s’abriter alors que sévissait l’une des pires tempêtes de l’hiver, et que l’entrée de l’Adour est difficile par par mauvais temps. En Manche, les cargos ont désormais pris l’habitude de mouiller sous le vent de la presqu’île du Cotentin quand la météo est vraiment alarmiste. Sur le site Marine Traffic, on les voit se réfugier en nombre en baie de Seine quand le gros mauvais temps est annoncé.

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Publié par  François-Xavier de Crécy
Publié par François-Xavier de Crécy
journaliste à Voile Mag depuis 2003. Des régates en JOD 35, un tour de l’Atlantique en couple, et déjà une quinzaine d’années à courir d’essai en comparatif pour produire votre Voile Magazine mensuel ! A appris le métier sous la férule des Rubi et consort avant d’essayer de le transmettre à d’autres.
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