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Port-Miou, un port menacé ?

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAC’est un refrain vieux comme le nautisme : on manque de place dans les ports. Pour abréger les listes d’attente et donner de l’air aux industries nautiques, on aménage le moindre bassin oublié, on développe des ports à sec, on gratte, on optimise… Et dans le même temps, on planifie à Port-Miou la suppression d’un bassin de 480 places ! Pourquoi, comment ? Expliquons-nous…

Port-Miou, jolie calanque située à deux pas (1,30 mille pour être précis) du port de Cassis, est un site exceptionnel par son environnement et sa topographie, longtemps utilisé comme carrière avant d’être reconverti en port de plaisance au début des années 1980. Une vocation aujourd’hui menacée. Depuis quelques années en effet, les amodiations qui prennent fin pour cause de décès ou de vente du bateau ne sont plus ni transmises, ni remises en vente. Elles sont systématiquement closes, de telle sorte que le nombre d’anneaux occupés à Port-Miou diminue lentement (à raison de 2 ou 3 places par an), discrètement, mais sûrement. A terme, Port-Miou n’a plus vocation a garder des bateaux « résidents » à l’année. Le Parc national des calanques, officiellement créé en 2012, n’est peut-être pas étranger à cette politique de retour à l’état sauvage. Ou quasi-sauvage, car Port-Miou est en revanche appelée se développer en tant que port d’escale saisonnier. Depuis cinq ans, la mairie de Cassis a fait beaucoup pour la qualité des prestations à l’escale : création d’une capitainerie, installation de sanitaires, d’un système de pompage des eaux noires, de cinq points de collecte de tri sélectif, etc. Les bateaux de relativement grande taille (jusqu’à 18 m) qui auront du mal à se caser dans le port de Cassis peuvent s’amarrer cul à la roche, les équipages profiter du service de rade, des sentiers côtiers et de la navette maritime qui se rend régulièrement en ville. Ils peuvent même commander le pain et les croissants à la capitainerie pour le lendemain matin ! Aux 30 places sur bouée « cul à la roche », il faut désormais ajouter cinq places au ponton, plus les places libres dans la calanques. Et on l’a vu, il y en aura de plus en plus… A terme, Port-Miou pourrait donc devenir la calanque d’escale par excellence, alternative rêvée au mouillage forain à Port-Pin, En-Vau et dans les autres calanques restées sauvages. Escale rêvée, ou imposée par la réglementation du parc national ? L’avenir le dira. Toujours est-il que la ville de Cassis,OLYMPUS DIGITAL CAMERA qui se trouve désormais au cœur du parc national, a de belles cartes à jouer avec sa rade [1] et ses deux ports, en ville et en calanque. Surtout si les autres calanques sont un jour « sanctuarisées », comme disent les opposants au parc, et interdites au mouillages.

[1] Deux mouillages « Nautiscaphe », adaptés à la (très) grande plaisance, et respectueux de l’environnement grâce à leur ancrage à vis et à leur flotteur en peine eau évitant le ragage de la chaîne sur le fond, ont récemment été installés en rade de Cassis.

Port-Miou-small

Publié par  François-Xavier de Crécy
Publié par François-Xavier de Crécy
journaliste à Voile Mag depuis 2003. Des régates en JOD 35, un tour de l’Atlantique en couple, et déjà une quinzaine d’années à courir d’essai en comparatif pour produire votre Voile Magazine mensuel ! A appris le métier sous la férule des Rubi et consort avant d’essayer de le transmettre à d’autres.
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