Astuces et vie à bord

Devoirs et sentiments

Partager :

livre001Qu’ils soient construits sur une île, « les Purgatoires » ou en mer, « les Enfers », les phares ont depuis plus d’un siècle inspiré les écrivains. Preuve que sa tour, avec ses grosses murailles et ses fenêtres épaisses, se révèle le décor sur mesure du déroulement de drames souvent passionnels, parfois criminels. C’est sur le registre du sordide qu’Anatole Le Braz écrit, en 1900, « Le Gardien du Feu », que Rachilde publie « La Tour d’Amour », sans oublier, plus proche de nous, le roman de Vincent de Swarte, « Pharricide ». C’est toujours un phare, situé à la pointe sud-ouest de l’Australie, que choisit pour son premier roman M. L. Stedman. Tom Sherbourne, le gardien, est un rescapé de la Première Guerre mondiale. Il partage son quotidien avec son épouse Isabel dont plusieurs grossesses n’ont pas abouti. Leur vie, minutieusement réglée par l’allumage et l’extinction du feu, bascule le jour où un canot s’échoue sur leur îlot. A bord, un homme mort et un bébé. C’est le début de l’histoire développée avec infiniment de tendresse et de délicatesse par son auteur qui, de toute évidence, s’est documentée sur le métier de gardien de phare…

En dire plus sur ce roman serait lever une partie du mystère dont la narration conjugue le temps à l’imparfait et au présent. Superbement écrit, il sait vous transporter sur les thèmes des liens du sang et du cœur, de la loyauté et du pardon, du devoir et de la désobéissance. Il y a là la trame d’un film dont les droits ont déjà été achetés. Mais pour l’heure, je ne peux que vous recommander sa lecture, même si ce roman dépasse très largement le strict cadre du livre de mer.
Une vie entre deux océans
M. L. Stedman. Editions Stock, 450 pages 21,50 €

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.
Voir les commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *