Régates et courses

Damien Seguin : « la stratégie globale reste la même, <br />et le plus compliqué, ce sera l’arrivée… »

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Damien Seguin et, à l'arrière-plan, Yoann Richomme. Photo Christophe Bouvry / ERDF - DPDM.
Damien Seguin et, à l’arrière-plan, Yoann Richomme. Photo C. Bouvry / ERDF – DPDM.

C’est donc officiel depuis 11h30 ce matin, le départ de la Transat Jacques Vabre aura bien lieu après-demain, lundi 4 novembre, et non pas demain. [MAJ 4/11/2013 : hier en fin de soirée, le départ a finalement été reporté sine die, mais probablement à jeudi… Affaire à suivre]

Les Class 40, les Multi 50, les monocoques 60 pieds (IMOCA) mais aussi les deux MOD70 quitteront alors le bassin pour effectuer tout d’abord un petit parcours côtier en baie de Seine, à l’issue duquel les bateaux des trois premières classes partiront dans la foulée pour Itajaí, tandis que les MOD70 et eux seuls regagneront le port du Havre pour deux jours supplémentaires de stand-by (et non pas cinq comme prévu initialement). Le coup de vent de sud-ouest a donc bien chamboulé le programme concocté par l’organisation (il s’agissait de faire en sorte que les arrivées au Brésil soient à peu près groupées).

A l’issue du briefing des skippers et après l’annonce officielle du report du départ, Damien Seguin, skipper du nouveau Class 40 ERDF – Des pieds et des mains (avec Yoann Richomme),  nous donnait son sentiment général sur cette affaire et sur la course.

Mon Voile Mag : Alors, c’est une bonne décision ?

Damien Seguin :

« Oui, elle paraît censée, et puis en plus ils ont bien fait d’attendre jusqu’à ce matin plutôt que de prendre une décision dès hier. Ils ont vraiment attendu le dernier moment, tant qu’il y avait une petite chance. La décision est d’autant plus censée que ce n’est pas seulement un problème de météo. Le départ demain à 13h00 avec les conditions prévues ça nous faisait arriver la nuit au plus mauvais endroit, au cap de la Hague, avec les cargos d’un côté et la côte de l’autre, c’était la pire situation. »

MVM : Comme vous avez plus de temps avant le départ, allez-vous en profiter pour revoir la stratégie de début de course ?

Damien Seguin :

« C’est sûr qu’on va devoir bosser à nouveau sur la météo, mais en dehors de la sortie de Manche qui ne va pas être la même, la stratégie globale ne sera pas très différente. Le timing n’est pas tellement décalé, on pourrait faire une descente assez rapide dans le golfe de Gascogne, au reaching ou au moins sur un seul bord au près. »

MVM : As-tu un pronostic pour la victoire en Class 40, et quel sera le moment le plus décisif de la course ?

Damien Seguin :

« On a la chance d’être 26 bateaux, de loin les plus nombreux, et même si le niveau est globalement hétérogène, il y a 10 ou 12 bateaux qui peuvent gagner. Ce serait pas mal qu’on ait une arrivée groupée sur les côtes brésiliennes avec au moins cinq ou six bateaux. Ce sera plus difficile d’avoir ça dans les autres classes, parce qu’ils sont moins nombreux. Et puis c’est à ce moment-là de la course que ça va être le plus intéressant et le plus redoutable. Parce qu’aujourd’hui, avec les outils météo qu’on a, même le pot au noir on arrive à peu près à savoir comment ça va passer, mais la météo le long des côtes du Brésil c’est des calmes, des orages, une succession de petites dépressions, pas facile en bref, et tout ça pourrait finalement créer beaucoup plus d’écart que le pot au noir. C’est un peu comme quand on va à Salvador de Bahia, sauf que cette phase compliquée est plus longue puisqu’Itajaí est plus au sud. »

MVM : Y a-t-il une répartition des tâches à bord pour le travail sur la météo, et pour le reste ?

Damien Seguin :

« Yoann s’occuppe de débroussailler les données météo, puis les décisions se prennent à deux. L’avantage c’est qu’on se connaît bien, on a quand même fait la dernière transat ensemble [ndlr : ils avaient même terminé deuxièmes derrière Yannick Bestaven et Eric Drouglazet, lors d’une édition qui allait à Puerto Limon au Costa Rica… et dont le départ avait été reporté de trois jours]. De mon côté, comme je connais mieux le bateau, je suis pas mal concentré sur les réglages et la performance pure. Mais de toute façon chacun a un droit de regard sur ce que l’autre fait. Mais il y a deux choses essentielles : que chacun puisse avoir dans la journée un moment d’intimité rien qu’à lui, et que l’équité soit respectée en terme de sommeil. Mais tout se fait très naturellement. »

Publié par Sébastien Mainguet
Sébastien a œuvré à Voile Magazine de 2000 à 2015, aux essais mais aussi très souvent aux sujets équipement dont il s’est fait le spécialiste. Il a notamment été longtemps la cheville ouvrière de notre hors-série annuel dédié à l’équipement.
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