Il est né comme dans un rêve, ce TS 42, ou comme dans un conte où les bonnes fées qui se penchent sur le berceau s’appelleraient Christophe Barreau, l’architecte, et Samuel Marsaudon, le constructeur…
Avec ces deux-là, déjà, on part sur de bonnes bases. Samuel Marsaudon, à la tête du chantier lorientais éponyme, n’a plus à prouver son expertise en matière de composites high-tech. Du trimaran Idec à l’excellent MC 34 Patton, ses bateaux plaident pour lui. Idem pour Christophe Barreau, qui a dessiné les catamarans de croisière les plus excitants qui soient, aussi bien pour Catana que pour Outremer (ces derniers co-signés avec Frédéric Neuman), mais qui aime par-dessus tout travailler avec un minimum de contraintes sur ses propres projets. C’était déjà le cas avec ses TS 50 (trois unités également construites chez Marsaudon) et TS 52 (XL Catamarans), et c’est toujours d’actualité pour ce TS 42 sur lequel il s’est visiblement lâché ! Etraves inversées très fines, nacelle courte à la forme échancrée pour ménager à l’équipage une bonne visibilité vers l’avant… Ce nouveau TS est fait pour aller vite et bien, sans largeur de coque minimum et sans hauteur sous barrots imposée… On vivra à bord avec le volume disponible ! Mais on vivra bien, Christophe y a veillé, avec notamment cet ensemble cockpit-nacelle traité comme un espace continu. Le grand panneau de plexigas qui protège l’intérieur pourra s’escamoter complètement dans le plafond de la nacelle. Innovants également, les postes de barre qui peuvent basculer vers l’extérieur pour déporter le barreur, un peu comme s’il était au trapèze sur un Formule 18 – un système qu’on a déjà rencontré sur le Bandit 800 de Pierre Rolland. Autre particularité du TS 42, la plateforme centrale sera moulée d’une seule pièce et elle ne sera pas habillée d’un plancher à l’intérieur, mais d’un simple antidérapant sur l’ensemble. Une solution à peu près impossible à vendre à un chantier, mais qui n’a pourtant que des avantages en termes de poids, d’entretien, et qui accentue le sentiment de continuité entre l’intérieur et l’extérieur.
Pour compléter le dream-team constituée par Christophe Barreau et Sam Marsaudon, Francis Joyon pourrait intervenir dans la conception et notamment sur le plan de pont, comme il l’avait fait sur le TS 50 (il en avait d’ailleurs acheté un ensuite). Régis Guillemot, déjà propriétaire d’un TS 50 en charter aux Antilles, a d’ors et déjà commandé les deux premiers TS 42 pour son activité. La construction des moules va commencer sous peu et l’architecte espère pouvoir présenter son bébé au Grand Pavois 2014. A quel tarif ? C’est une bonne question. L’objectif affiché est de proposer le TS 42 à environ de 300 000 € HT… soit un prix aussi canon que le cata lui-même !