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Dagda, un dieu barbu impactant peu l'environnement

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Les Celtes s’y connaissaient en dieux. Quand ils ont inventé Dagda, le dieu des druides, ils n’ont pas lésiné sur ses attributs, le pouvoir de vie et de mort et surtout la maîtrise des éléments et de la connaissance. Rien que ça. Guy Delage, lui, s’y connaît bien en bateaux et en projets plus ou moins fous……des praos de vitesse qu’il concevait dans les années 80 à sa fameuse transat à la nage de 1995. Et s’il a choisi d’exhumer Dagda, dieu oublié, pour baptiser son nouveau bateau, c’est qu’il avait de bonnes raisons de vouloir maîtriser les éléments. Y est-il parvenu ? Au vu du résultat, magnifique, on a tout lieu de le croire. Son 65 pieds construit à Sint Maarten (Antilles néerlandaises) et mis à l’eau à la fin de l’année dernière est une véritable invitation au voyage et à l’aventure. La quille relevable qui descend à 4,10 mètres lui permet de traîner un minimum de plomb et d’accéder quand même à presque tous les lagons. La grande plateforme arrière facilite l’accès à l’eau, ce qui semble parfaitement conforme à son programme de charter nature et d’exploration scientifique, et l’intérieur enfin ne manque pas de charme (voir la visite virtuelle sur le site de Dagda). Conçu pour produire un impact environnemental minimum, il est construit en strip planking (ce qui n’est pas la panacée mais le red cedar utilisé vient de forêts contrôlées) et surtout motorisé électrique (2 x 22,5 kW + groupe électrogène 22 kW), autonome en énergie grâce à huit panneaux solaires de 180 W, deux éoliennes de 350 W et aux moteurs réversibles sous voiles. Dans ce beau projet, le seul élément non maîtrisé, finalement, fut le facteur humain. Un premier architecte, dont Guy Delage préfère taire le nom, aurait livré une copie complètement fausse, notamment en ce qui concerne les fichiers de découpe numérique. Il a donc fallu refaire tous les calculs, travail qui a été confié à deux ingénieurs, Emmanuel Alban et Hervé Devaux… Tout cela a horriblement compliqué la construction et coûté une petite fortune. Mais qu’importe, Dagda est à présent dans ses lignes, et manifestement il navigue plutôt bien. Et si on allait vérifier sur place ? On en rêve… Dagda va naviguer toute l’année dans les îles du Venezuela et leurs immenses lagons (Roques, Aves…). On peut embarquer soit comme équipier, soit comme passager, selon vos aptitudes, votre motivation… et votre budget. Dans le premier cas, le tarif est de 100 € par jour, dans le second, 120. La location d’une cabine revient à 320 €/jour et pour privatiser ce cinq-cabines, il faut compter au moins 900 €. Eh oui, la potion magique du dieu des druides a un coût…

Longueur : 19,50 m. Largeur : 5,30 m. Tirant d’eau : 4,10-1,60 m. Surface de voiles au près : 220 m2. Spi asymétrique : 260 m2. Mât et bôme en carbone. Déplacement : 16 500 kg. Motorisation : 2 x 22,5 kW. Matériau : strip planking. Architecte : nc/Alban-Devaux. Maître d’œuvre : Guy Delage

Publié par  François-Xavier de Crécy
Publié par François-Xavier de Crécy
journaliste à Voile Mag depuis 2003. Des régates en JOD 35, un tour de l’Atlantique en couple, et déjà une quinzaine d’années à courir d’essai en comparatif pour produire votre Voile Magazine mensuel ! A appris le métier sous la férule des Rubi et consort avant d’essayer de le transmettre à d’autres.
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