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Transquadra 2014 : la mayonnaise monte

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Blandine et Jean lors de leur arrivée en 2012. Un grand moment ! ©S. Mainguet/Voile Magazine

Mico Bolo et ses acolytes ont du talent, ils réussissent toujours leur mayonnaise (des fois ils font aussi du homard flambé, pas mal non plus). Au Salon nautique de Paris, un peu avant la présentation officielle de la course, les skippers candidats et les organisateurs de la Transquadra s’étaient donné rendez-vous pour l’assemblée générale de l’association et le premier briefing concernant la prochaine édition, celle de 2014-2015. Quelques points à retenir.

1- Comme en 2011-2012, la première étape à destination de Madère sera double, une partie de la flotte prenant le départ de Barcelone, et l’autre de Saint-Nazaire (fin juillet dans les deux cas). A l’arrivée en Martinique, deux classements distincts seront établis en temps compensé, l’un pour la flotte Atlantique, l’autre pour la flotte Méditerranée. Mais la grande nouveauté, le truc en plus qui fera crac-boum-hue, c’est le classement temps réel qui sera établi de manière officielle, avec les deux flottes réunies, sur la seconde étape Madère-Le Marin. Rappelons que le rating maximum a été abaissé à 1,050 (au lieu de 1,074, voir ce billet) afin de resserrer la flotte et d’inciter les constructeurs à lancer de nouveaux modèles calés sur ce TCC – et ça marche : Jeanneau et JPK se sont déjà lancés en présentant deux bateaux, le Sun Fast 3600 et le JPK 10.80. Si le Pogo 10.50 est passé au-dessus de la limite, le Pogo 30 devrait être sur les rangs : annoncé aux alentours de 1,020, il pourrait peut-être se rapprocher un peu des 1,050 avec un jeu de voiles toutes options. Et il va planer au portant, ça, c’est sûr… A propos de planer, on devrait aussi voir au moins deux Sormiou 29 au départ, et plus si affinités, affaire à suivre. Mais au fait, comment ce nouveau rating a-t-il été fixé ?

« On s’est demandé, précise Mico Bolo, quel était le rating maximum pour un bateau qui puisse être mené à fond, en solo ou en double. Et on arrivait à 1,040-1,050. »

2- Saint-Nazaire, on y revient (ou pas), parlons-en. En juillet dernier, les organisateurs avaient peut-être senti la moutarde leur monter au nez quand la flotte s’était trouvée bloquée dans le port en raison d’un conflit social opposant les officiers de port du Grand Port Maritime (nouvelle appellation du port autonome) à leur direction. Voir ce billet en partie consacré à ce sujet. Depuis, de l’eau a coulé sous le pont de Saint-Nazaire, et les « rouges » (ceux de la Transquadra) espèrent que la situation sera nettement apaisée dans deux ans (et puis d’ailleurs le dialogue-entre-partenaires-sociaux, n’est-ce pas hypra tendance ?). Des discussions avec les syndicats devaient s’engager début janvier, de leur issue dépendra la suite, mais les organisateurs ne cachent pas leur préférence pour la continuité. Si les choses tournent mal, ils pourraient se tourner vers Les Sables d’Olonne. On devrait donc en savoir plus fin janvier.

3- Pas question de changer de grand-voile entre les deux étapes. Et là, ça ne rigole pas :

« Aucun changement de voile, pour quelque raison que ce soit, ne sera accepté entre les deux courses. L’article 21-1-5 alinéa f des règles IRC ne pourra en aucun cas s’appliquer. Obligation de courir les deux courses avec le même jeu de voiles. »

On ne peut pas être plus clair ! Ni plus sévère (c’est plus sévère que les règles de l’IRC). Mais si la grand-voile subit une déchirure telle qu’elle ne puisse pas du tout être réparée ? Question soulevée par un ou deux participants surpris par tant d’intransigeance. Réponse : on n’explose pas sa grand-voile, on part avec une voile typée course au large (Mico recommande le taffetas…), on prend des ris, et en cas de tempête on grée une voile de cape. Celle-ci est obligatoire pour la Transquadra, cela est bien précisé. On suit donc ici les règles spéciales de l’ISAF pour la course au large, catégorie 1, alors que les règles de course de la FFV permettraient éventuellement de déroger.

4- Le moteur ne sera plombé que pour les solitaires. Pour les doubles, ce sera sur l’honneur, à la manière des sujets britanniques… Il ne s’agit pas tellement de supposer qu’on serait plus honnête à deux, mais de tenir compte du fait qu’un solitaire très fatigué peut déplomber par erreur (car il a aussi été question un moment de ne plus plomber personne, avant que cette idée ne fût abandonnée).

5- A Madère, l’escale se fera à Quinta do Lorde – pas de Porto Santo en 2014. Après des années de travaux, le complexe immobilier entourant la marina de « Quinta » (pour les intimes) est désormais achevé. Le départ devrait être donné fin janvier (2015), comme d’habitude, et on annonce des tarifs de 1 500 € environ pour l’hivernage sur place d’un bateau de 32 pieds.

6- Et enfin, vous pouvez le constater sur le site, la liste des inscrits au 31 décembre 2012 compte déjà 80 noms (et au 4 janvier ils étaient encore 4 de plus !). La colonne de droite ne fait pour l’instant apparaître qu’un seul Sun Fast 3600, qui sera mené par Bruno Dubois, le patron de North Sails France en personne ; mais certains autres doivent se cacher, et cette flotte va sûrement grossir… On note aussi la présence d’un certain nombre de revenants, dont les vainqueurs méditerranéens Blandine (Médecin) et Jean (Rodelato) sur leur Sun Fast 3200, sans oublier Frédéric Ponsenard (vainqueur en solo en 2012) sur son A35 Coco. Les Vidal père et fils (Jean-Marie et Romain) devraient être de la partie sur un Sprint 108 (Jean-Marie aura alors 71 ans, mais rassurez-vous il en paraîtra 50, comme d’habitude). Notre éminent confrère Patrice Carpentier devrait courir en double sur un Sun Fast 3200. A noter aussi la présence de deux Sormiou 29 – je sais pas pourquoi, mais je me dis que ça pourrait marcher, même si les concepteurs de ce joli bateau (voir ce billet) avaient refusé délibérément de subir les contraintes liées à l’optimisation du rating ; au portant, le Sormiou part quand même très, très vite, et il est très, très facile (je dis ça je dis rien).

Bon, et puis, si Titou pouvait revenir dans le jeu, ce serait encore mieux, quoi.

La régate de clôture de 2012, passage du Diamant. ©François Van Malleghem/Transquadra

Publié par Sébastien Mainguet
Sébastien a œuvré à Voile Magazine de 2000 à 2015, aux essais mais aussi très souvent aux sujets équipement dont il s’est fait le spécialiste. Il a notamment été longtemps la cheville ouvrière de notre hors-série annuel dédié à l’équipement.
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