En passant Régates et courses

Mon Vendée Globe 2012 s’est arrêté à Port-Bourgenay

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Le Vendée, c’est 80% de préparation et 20% de course aime à dire Michel Desjoyeaux. Bon, ben, manifestement je ne l’avais pas assez préparé. Pourtant j’avais travaillé à la réalisation du spécial Vendée Globe, le numéro de novembre de Voile Magazine. J’avais interviewé des skippers qui m’avaient aimablement raconté leurs souvenirs d’un premier bateau ou d’une première nuit en mer. Je connaissais le palmarès de tous les bateaux, de tous les skippers. Enfin presque, sur Gutek, le dernier arrivé polonais, j’avais fait l’impasse…

Et puis j’étais arrivé aux Sables largement dans les temps : mercredi soir, plus de trois jours avant le départ ! Sur les pontons, dans la salle de presse j’avais croisé mes collègues de la presse spécialisée, de la presse généraliste et des magazines internationaux. Même un blogueur suractif de nationalité brésilienne. Tout semblait rouler pour le mieux, les conférences de presse s’enchaînaient sans traîner et les infos se bousculaient.

Grâce à un hébergement flottant à Port-Olona – merci Thierry Fablet de Massif Marine – je pouvais être le dernier parti et le premier arrivé sans avoir à emprunter une voiture ni même un vélo. Oui, tout semblait carré, droit, comme les flancs d’un plan VPLP/Verdier. Et puis les choses ont commencé à se dégrader hier en fin d’après-midi. J’apprends que je suis embarqué non sur une petite vedette de photographe mais sur une vedette à passagers. Tout ça à cause d’un titre de rédac chef mal interprété par une petite main surchargé.

Ce n’est pas grave, faisons contre mauvaise fortune bon cœur : la météo est à la pluie, je serai plus à l’abri sur un transport de troupes que sur un petit bateau. Et puis ça roulera sans doute moins. Deuxième mauvais signe hier soir : tous les restos sont pleins à craquer et nous devons nous rabattre sur une saladerie : ça n’a pas la même consistance, j’aurai dû me méfier. Troisième funeste présage, la nuit sablaise est furieusement animée par des chants endiablés, les pontons sont chahuteurs et nos camarades de carré débarquent au milieu de la nuit pour quelques heures de sommeil.

Donc, ce matin, bonne ambiance de départ sur les pontons. Tout va bien. Après le départ de Banque Pop, j’ai encore une demi-heure pour gagner Le Palais, c’est le nom du bateau à passagers qui nous emmène sur la zone de départ. Il part finalement avec 15 minutes d’avance et je réussis tout juste à ne pas le rater. Coup de chance ? Pas tant que ça. Le bateau sort du chenal et se trouve brutalement en mer.

Il pleut, c’était annoncé. Il y a des vagues, c’était prévu. Mais pas par tout le monde ou du moins pas par tous les organismes. Certains sont malades, très malades. Au point que nous n’assistons que de très loin au départ et que nous faisons route directe sur Port-Bourgenay pour débarquer un malade – l’ambulance l’attend – et quelques volontaires pour un retour en taxi. Pas de départ, pas de photos, et surtout un Vendée tué dans l’œuf. Avec une escale à port-Bourgenay, nous voila disqualifiés. C’est ballot. On va devoir revenir en 2016.

Publié par Loïc Madeline
Journaliste à Voile Mag de fin 1999 à 2015, Loïc a été adjoint puis Rédacteur en chef avant de partir vers de nouveaux horizons. Venu de la presse généraliste, écrite et télé, c’est un journaliste dans l’âme, rigoureux et passionné.
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