Régates et courses

Aux origines du Vendée Globe

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En attendant le prochain classement, et le prochain billet de Loïc (un de nos deux envoyés spéciaux, l’autre étant un certain Rubi), que diriez-vous d’une petite plongée dans les archives de l’INA ? Je pense que vous serez pas déçus.

1989. Pré-départ. A bord de Crédit Agricole IV avec Philippe Jeantot

Jeantot est cash : « Personne n’a le droit de venir se plaindre après ». « C’est de la surenchère pour l’aventure mais surtout pour cette espèce de communion avec son bateau. »

A l’intérieur, un siège de Renault 21, et une couchette cercueil dont Jeantot vante longuement les mérites.

Et l’outsider… Jean-Luc Van Den Heede, amateur très éclairé, en congé sabbatique de l’éducation nationale. L’ascète de ce premier Vendée Globe (il refera le coup en 1992, avec encore plus de succès). Sur son bateau dont la conception est radicalement différente, il lit la Bible (entre autres).

« J’ai déjà souvent réfléchi à ce que j’allais faire après, dit-il… et je sais pas du tout ».

Et bien sûr, Loïck Peyron est déjà un pro de la comm. Là, il nous parle des oreilles de Phil Weld, qui se retournent au-delà de 45 nœuds.

1989. Pré-départ, portrait de Philippe Jeantot

Comment il a gagné deux BOC Challenges, et fondé un chantier naval plutôt prospère (à l’époque) qui construit des catamarans de croisière (dans ce secteur aussi, Jeantot a été une sorte de pionnier, même si Fountaine-Pajot avait ouvert la voie). Ancien plongeur extrême pour la Comex, judoka, Jeantot est aussi yogi.

1989. Pré-départ, à l’intérieur des bateaux

Une visite complète, où l’on fait connaissance avec le gros chien en peluche d’Alain Gautier (l’animal part en mer avec ses skis, ce qui peut surprendre). Philippe Jeantot n’avait pas seulement un siège de Renault 21, il avait aussi… une douche. A ne pas manquer non plus, l’étrange bateau de Jean-Yves Terlain avec son dog-house futuriste façon pyramide du Louvre (laquelle venait alors d’être inaugurée). VDH avait lui aussi des peluches, et un réveil rose. On revient sur Lada Poch, le bateau de Loïck Peyron. Celui-ci s’était aménagé un petit intérieur assez douillet, avec une déco en trompe-l’œil, et il avait un peu le même ordinateur que dans Mission impossible. Il y a même des plantes vertes chez lui.

1989. Le premier départ

Treize hommes hors du commun autour de la Terre… Avec des images du Golden Globe 1968… Et Philippe Jeantot, à la fois initiateur, organisateur et concurrent de ce premier Vendée Globe.

1990. C’est où les Kerguelen ?

Avec le récit de Philippe Poupon après son chavirage…

1990. « Les 110 jours d’un solitaire », le film de Loïck Peyron

Diffusé sur Thalassa le 23 mars 1990… Dès le début, vous noterez un petit éloge du café-clope, on verrait plus ça de nos jours, ma bonne dame, avec les ayatollahs hygiénistes qui nous ennuient. Le skipper s’adonne joyeusement, et avec délectation, à la consommation de drogues (licites), mais d’un autre côté faut bien dire qu’il avait fait le choix de la sobriété – huit cigarettes pour quatre mois, c’est pas ce qu’on appelle une orgie. Et pour le reste, quel talent, quelle joie de vivre !

A ne pas manquer, au premier tiers du film à peu près, les images de Fleury Michon X retourné et de la manœuvre effectuée par Loïck pour redresser le bateau de Poupon.

Vers 20’, les icebergs. Peyron a l’air d’avoir vraiment peur, ça se voit et ça s’entend. Du coup on comprend mieux l’histoire des portes des glaces, tout ça.

1990. Arrivée du vainqueur Titouan Lamazou

De nuit, dans la pétole. Rubi, un petit j’y-étais, je-me-souviens ?

1990. Titouan Lamazou a la victoire modeste de chez modeste

Très belle interview de Titouan Lamazou. Le vainqueur de la première édition nous parle un peu du rideau de fer qui se déchire, et un peu plus de ses ambitions artistiques. Un vrai « héros de la fin du siècle »… On appréciera le beau commentaire du regretté Jean Mamère (frère de Noël), qui sonne très juste.

« En fait on est pas mal informé en fait quand on est en mer, explique Lamazou, peut-être un peu plus que même à terre, dans ce domaine… on a… une… des échos du monde…

« Vous êtes devenu un grand marin, maintenant vous allez devenir un grand peintre ? », demande Jean Mamère.

« Euh… bah… non on peut pas dire des choses comme ça parce que j’en suis pas du tout convaincu hein et je… quand j’ai commencé à faire de la course… au large j’ai… j’ai jamais dit et pis je continue à penser que je ne suis pas un grand marin (sic) – je suis un marin je suis devenu un marin, ce que je souhaiterais maintenant c’est devenir effectivement un peintre ; et le fait d’avoir remporté cette grande épreuve ça va me permettre peut-être de me détacher un petit peu de la compétition pure. »

1990. Lamazou et Peyron chez Gérard Holtz

Après leur descente des Champs-Elysées… Titouan Lamazou découvre les images de Fleury Michon X chaviré, tournées par Peyron. Attention, à la fin, celui-ci lance (déjà) l’idée d’un Vendée Globe en multicoque.

1992. Réveillon

De Broc ne sait pas s’il mettra les guirlandes, mais il sait qu’il ouvrira une bouteille de rouge.

2000. Bilou, père Noël officiel du Vendée Globe

Il refait à peu près le même coup huit ans plus tard…

2001. L’arrivée d’Yves Parlier

Avec deux ou trois images de l’escale forcée dans une baie de l’île Stewart, au sud de la Nouvelle-Zélande, où Parlier a réparé son mât. Stupéfiant, décidément.

2001 – E.T. chez Ardisson

Parlier à Ardisson :
« Bon alors, qui vous êtes ? »
Baffie : « Il est parti longtemps quand même ».

Parlier raconte son démâtage, son remâtage avec les moyens du bord (200 grammes de colle…), et comment il a bouclé la boucle avec son oiseau bleu (« ouais enfin disons que je l’appelle Kiki mais euh… ») en se rationnant plus ou moins sévèrement et en complétant avec une daurade coryphène, des poissons volants et quelques algues. On notera que Desjoyeaux avait déjà une grande gueule, mais Parlier ne pouvait pas lui en vouloir.

Et puis l’interview.

Ardisson : « La dernière chose vous faites avant de vous coucher ? »
Parlier : « Je respire par le ventre et je décontracte mes muscles ».

2004. Le départ

Et Vincent Riou, qui allait remporter son premier Vendée Globe lors de cette édition, était parti vite. Eric Coquerel était déjà sur le pont (ou plutôt sur le quai), c’est l’occasion pour nous de le féciliter pour les talents de vulgarisateur dont il a fait preuve hier matin sur BFMTV. Vraiment impeccable. [1]

[1] Sans être tout à fait de l’éducation populaire, y aurait quand même comme un cousinage.

Jeantot est cash : « Personne n’a le droit de venir se plaindre après ». « C’est de la surenchère pour l’aventure mais surtout pour cette espèce de communion avec son bateau. » A l’intérieur, un siège de Renault 21, et une couchette cercueil dont Jeantot vante longuement les mérites. Et l’outsider… Jean-Luc Van Den Heede, amateur très éclairé, en congé sabbatique de l’éducation nationale. L’ascète de ce premier Vendée Globe (il refera le coup en 1992, avec encore plus de succès). Sur son bateau dont la conception est radicalement différente, il lit la Bible (entre autres).
« J’ai déjà souvent réfléchi à ce que j’allais faire après, dit-il… et je sais pas du tout ».
Et bien sûr, Loïck Peyron est déjà un pro de la comm. Là, il nous parle des oreilles de Phil Weld, qui se retournent au-delà de 45 nœuds.

1989. Pré-départ, portrait de Philippe Jeantot


Comment il a gagné deux BOC Challenges, et fondé un chantier naval plutôt prospère (à l’époque) qui construit des catamarans de croisière (dans ce secteur aussi, Jeantot a été une sorte de pionnier, même si Fountaine-Pajot avait ouvert la voie). Ancien plongeur extrême pour la Comex, judoka, Jeantot est aussi yogi.


1989. Pré-départ, à l’intérieur des bateaux


Une visite complète, où l’on fait connaissance avec le gros chien en peluche d’Alain Gautier (l’animal part en mer avec ses skis, ce qui peut surprendre). Philippe Jeantot n’avait pas seulement un siège de Renault 21, il avait aussi… une douche. A ne pas manquer non plus, l’étrange bateau de Jean-Yves Terlain avec son dog-house futuriste façon pyramide du Louvre (laquelle venait alors d’être inaugurée). VDH avait lui aussi des peluches, et un réveil rose. On revient sur Lada Poch, le bateau de Loïck Peyron. Celui-ci s’était aménagé un petit intérieur assez douillet, avec une déco en trompe-l’œil, et il avait un peu le même ordinateur que dans Mission impossible. Il y a même des plantes vertes chez lui.


1989. Le premier départ


Treize hommes hors du commun autour de la Terre… Avec des images du Golden Globe 1968… Et Philippe Jeantot, à la fois initiateur, organisateur et concurrent de ce premier Vendée Globe.


1990. C’est où les Kerguelen ?


Avec le récit de Philippe Poupon après son chavirage…


1990. « Les 110 jours d’un solitaire », le film de Loïck Peyron


Diffusé sur Thalassa le 23 mars 1990… Dès le début, vous noterez un petit éloge du café-clope, on verrait plus ça de nos jours, ma bonne dame, avec les ayatollahs hygiénistes qui nous ennuient. Le skipper s’adonne joyeusement, et avec délectation, à la consommation de drogues (licites), mais d’un autre côté faut bien dire qu’il avait fait le choix de la sobriété – huit cigarettes pour quatre mois, c’est pas ce qu’on appelle une orgie. Et pour le reste, quel talent, quelle joie de vivre ! A ne pas manquer, au premier tiers du film à peu près, les images de Fleury Michon X retourné et de la manœuvre effectuée par Loïck pour redresser le bateau de Poupon. Vers 20’, les icebergs. Peyron a l’air d’avoir vraiment peur, ça se voit et ça s’entend. Du coup on comprend mieux l’histoire des portes des glaces, tout ça.

1990. Arrivée du vainqueur Titouan Lamazou


De nuit, dans la pétole. Rubi, un petit j’y-étais, je-me-souviens ?


1990. Titouan Lamazou a la victoire modeste de chez modeste


Très belle interview de Titouan Lamazou. Le vainqueur de la première édition nous parle un peu du rideau de fer qui se déchire, et un peu plus de ses ambitions artistiques. Un vrai « héros de la fin du siècle »… On appréciera le beau commentaire du regretté Jean Mamère (frère de Noël), qui sonne très juste.
« En fait on est pas mal informé en fait quand on est en mer, explique Lamazou, peut-être un peu plus que même à terre, dans ce domaine… on a… une… des échos du monde…
« Vous êtes devenu un grand marin, maintenant vous allez devenir un grand peintre ? », demande Jean Mamère.
« Euh… bah… non on peut pas dire des choses comme ça parce que j’en suis pas du tout convaincu hein et je… quand j’ai commencé à faire de la course… au large j’ai… j’ai jamais dit et pis je continue à penser que je ne suis pas un grand marin (sic) - je suis un marin je suis devenu un marin, ce que je souhaiterais maintenant c’est devenir effectivement un peintre ; et le fait d’avoir remporté cette grande épreuve ça va me permettre peut-être de me détacher un petit peu de la compétition pure. »

1990. Lamazou et Peyron chez Gérard Holtz


Après leur descente des Champs-Elysées… Titouan Lamazou découvre les images de Fleury Michon X chaviré, tournées par Peyron. Attention, à la fin, celui-ci lance (déjà) l’idée d’un Vendée Globe en multicoque.


1992. Réveillon


De Broc ne sait pas s’il mettra les guirlandes, mais il sait qu’il ouvrira une bouteille de rouge.


2000. Bilou, père Noël officiel du Vendée Globe


Il refait à peu près le même coup huit ans plus tard…


2001. L’arrivée d’Yves Parlier


Avec deux ou trois images de l’escale forcée dans une baie de l’île Stewart, au sud de la Nouvelle-Zélande, où Parlier a réparé son mât. Stupéfiant, décidément.


2001 – E.T. chez Ardisson


Parlier à Ardisson : « Bon alors, qui vous êtes ? » Baffie : « Il est parti longtemps quand même ». Parlier raconte son démâtage, son remâtage avec les moyens du bord (200 grammes de colle…), et comment il a bouclé la boucle avec son oiseau bleu (« ouais enfin disons que je l’appelle Kiki mais euh… ») en se rationnant plus ou moins sévèrement et en complétant avec une daurade coryphène, des poissons volants et quelques algues. On notera que Desjoyeaux avait déjà une grande gueule, mais Parlier ne pouvait pas lui en vouloir. Et puis l’interview. Ardisson : « La dernière chose vous faites avant de vous coucher ? » Parlier : « Je respire par le ventre et je décontracte mes muscles ».


2004. Le départ


Et Vincent Riou, qui allait remporter son premier Vendée Globe lors de cette édition, était parti vite. Eric Coquerel était déjà sur le pont (ou plutôt sur le quai), c’est l’occasion pour nous de le féciliter pour les talents de vulgarisateur dont il a fait preuve hier matin sur BFMTV. Vraiment impeccable. [1]
Publié par Sébastien Mainguet
Sébastien a œuvré à Voile Magazine de 2000 à 2015, aux essais mais aussi très souvent aux sujets équipement dont il s’est fait le spécialiste. Il a notamment été longtemps la cheville ouvrière de notre hors-série annuel dédié à l’équipement.
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