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Le First 210, une histoire d’amour qui dure

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A l’occasion de la sortie du First 20, Bernard Rubinstein a ouvert en grand les vannes de la nostalgie. L’essai de cette nouvelle version du First 210 a ramené notre Rubi quelque 20 ans en arrière. Il se souvient…

Pour moi, il est et restera toujours le First 210. Et le souvenir de la découverte de sa maquette en décembre 91 sur le stand du chantier Bénéteau. C’était il y a plus de 20 ans mais encore aujourd’hui, sous les traits du First 20, je déborde d’enthousiasme pour ce petit croiseur qui reste pour moi le voilier le plus génial de la gamme Bénéteau. Je confirme et je signe. Il est vrai qu’il m’évoque toute une époque, sans doute empreinte de nostalgie. Celle de mes discussions avec François Chalain, le monsieur First du chantier. Visionnaire de talent, passionné, même si parfois il se laissait emporter par sa mauvaise foi…

Je lui ai depuis longtemps pardonné. Avec son compère Jean-Marie Finot, l’architecte du 210, du 31.7 et de l’Océanis 411, trois modèles à succès de la gamme Bénéteau, ils formaient une sacrée paire. C’est vrai que parfois, ils n’étaient pas toujours d’accord. Mais de la discussion naissaient des bateaux qui ont marqué l’histoire. Le First 210 en est l’exemple le plus frappant. « Nous voulons que ce petit voilier renvoie à son propriétaire une image flatteuse » disait François en justifiant la sortie du 210 proposé à l’époque autour de 100 000 francs (15 000 euros). C’était vrai hier et toujours aujourd’hui. Mais surtout, et bien peu de bateaux peuvent s’en enorgueillir, on a l’impression qu’il est né il y a quelques mois. Je me souviens avoir discuté avec François de son remplaçant. Comment il imaginait son successeur. A mes questions, il restait sans réponse tout comme Jean-Marie Finot. On peut dessiner des bateaux performants, élégants. Mais qu’ils durent dans le temps, que leur silhouette échappe aux cicatrices des années, en un mot qu’ils soient intemporels, peu de croiseurs peuvent le revendiquer. J’en vois trois : le First 210, le Surprise et le Muscadet. Tous affichant un sacré caractère. Pourtant, à l’évidence, les constructeurs boudent les petits bateaux à quelques exceptions près. Dommage ! Ils  constituent une marche essentielle à la découverte de la plaisance. Est-il besoin de rappeler que le petit transportable ouvre de larges horizons et que bien mené, il est capable d’affronter du mauvais temps ? Ce fut d’ailleurs ce que j’avais tenté de prouver avec l’architecte Pascal Conq en menant dans la brise un 210. Seul problème, le vent tant espéré n’avait pas dépassé les 25 nœuds. Aujourd’hui, on pourrait bien, pour les 20 ans du 210 retenter l’expérience. Un anniversaire bien arrosé aux embruns vendéens, que rêver de plus naturel ?

Bernard Rubinstein, Voile Magazine.

Publié par  Bernard Rubinstein
Publié par Bernard Rubinstein
« Le dinosaure de la presse nautique », c’est ainsi que se définissait volontiers Bernard, alias Rubi ; il faut dire qu’il avait œuvré successivement dans les rédactions de Neptune Nautisme, Neptune Yachting et Voile Magazine pendant plus de 45 ans, après avoir fait ses classes sur Pen Duick VI aux côtés d’Eric Tabarly… Excusez du peu ! Trop tôt disparu (13 juin 2020), il reste pour toute la rédaction de Voile Mag un modèle de rigueur et de curiosité nautique.
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