Les chantiers

Dis-nous, Pascal…

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Entre deux sorties en mer à bord d’un Océanis 45 dans le cadre du European Yacht of the Year, Pascal Conq a bien voulu nous donner son avis –très éclairé- sur l’actualité de la course au large. Rappelons que Pascal a dessiné plusieurs  bateaux vainqueurs de la mini-transat dont le précédent vainqueur en proto (Faber France en 2009) ainsi que le Pogo2 qui a encore gagné cette année en bateau de série. Le palmarès est aussi riche en 60 pieds Open avec tous les bateaux vainqueurs du Vendée globe sauf lors de la première et de la dernière édition. Commençons par la  victoire d’un proto pas ordinaire dans la Mini-transat…

La victoire de David Raison dans la mini à bord de son étonnant proto ?

Pascal Conq : Il faut d’abord dire qu’il a très bien navigué. Il a fait une super course avec une superbe trajectoire. Il est sorti le premier du pot au noir grâce à ses choix de route et il aurait pu gagner cette mini avec un bateau plus conventionnel. Mais il a aussi dessiné et construit de manière remarquable un super bateau. Au niveau des aptitudes, on connaissait ce type de carène, le scow existe depuis longtemps mais navigue sur des plans d’eau fermés et pas en mer ouverte. A terme les architectes vont essayer de mettre encore davantage de volume dans leurs étraves mais il faudra trouver la limite du confort et celle des équipages. A priori, on ne verra pas ce type d’étrave sur un bateau de croisière : le bateau doit être léger et çà tape beaucoup.

La possibilité de courir le Vendée en monotype ?

Pascal Conq : Ce serait un changement d’orientation, un changement de règle du jeu. L’Imoca est une classe Open au départ, donc une classe pour les architectes, les chantiers, les développeurs. Et elle a donné lieu à beaucoup d’évolutions. Une course en monotype ne concerne plus que les coureurs. Mais il vrai qu’aujourd’hui ces 60 pieds sont de moins en moins « open ». Il y a maintenant des mesures de couple de redressement qui n’existaient pas, le nombre d’appendices est limité, les gréements ne peuvent pas basculer au vent… Et les gains de performances deviennent très coûteux. Courir en monotype devrait logiquement être moins cher. Mais il existe d’autres solutions pour retrouver des gains de performance sans forcement grever les budgets, on pourrait redéfinir les règles de jauge : au départ, il n’y avait qu’une règle, que la gîte des bateaux avec leur ballast plein d’un coté ne dépasse pas 10°.  En touchant aux règles, on pourrait rouvrir le jeu architectural.

NDLR : Pascal n’en parle pas mais il a dessiné un monotype de 52 pieds pour faire le tour du monde en solitaire, le SolOceans promu par Yvan Griboval, lire ici

Les projets du groupe Finot-Conq ?

Pascal Conq : Nous travaillons beaucoup sur un grand one-off de 100 pieds qui a l’ambition d’être le « bateau de croisière le plus rapide du monde ». Et puis nous continuons notre collaboration avec le chantier Structures qui va bientôt sortir le Pogo 50 et un peu plus tard le nouveau Pogo 30. On peut déjà dire qu’il aura un lest mobile comme le 10.50 et que dans l’esprit, ce sera un petit 12.50, un bateau de croisière mais très rapide.

Publié par Loïc Madeline
Journaliste à Voile Mag de fin 1999 à 2015, Loïc a été adjoint puis Rédacteur en chef avant de partir vers de nouveaux horizons. Venu de la presse généraliste, écrite et télé, c’est un journaliste dans l’âme, rigoureux et passionné.
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