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46 sacs et pas un de plus

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46 c’est le nombre de sacs qu’a préparés Xavier Revil pour sa prochaine balade en bateau. Un sac par jour en fait pour nourrir 14 personnes. Les 14 gaillards étaient présents lundi en fin d’après-midi dans le café d’un grand magasin parisien. L’occasion de parler de leur préparation et de leur prochain départ pour décrocher le Jules Verne à bord du maxi-trimaran Banque Populaire 5

Ils emmènent donc 700 kg de nourriture autour du monde ; 700 kg qu’il faudra matosser à chaque changement de conditions météo : on avance le tout dans le petit temps et on le recule quand le bateau prend de la vitesse. On matosse également les voiles d’avant en arrière mais sur le pont ou plutôt sur les trampolines. Et 14 paires de bras, ce ne sera pas de trop pour faire avancer cette énorme voilier de 40 m de long et 23 m de large. L’équipage est organisé en trois quart de quatre personnes et le skipper, Loïck Peyron comme le navigateur, Juan Vila, sont hors quart. « Nous devons réussir à manœuvrer sans réveiller le quart qui dort » nous explique Loïck Peyron. Avec Juan et moi à la rescousse nous pouvons être huit sur les moulins à café, un à la barre et un qui gère le piano. » Cette poursuite du Jules Verne risque d’être particulièrement intense. Le bateau n’en est pas à sa première tentative mais il avait dû abandonner pour cause de dérive brisée lors de son premier essai. Le bateau a depuis été renforcé, fiabilisé. On a notamment ajouté un peu de carbone sur les bras arrière. Et si la dérive rencontre à nouveau un objet flottant non identifié ? « Nous l’avons modifiée afin de pouvoir l’inverser » détaille Pierre-Yves Moreau, le boat captain qui avoue partir avec moins d’appréhension pour cette nouvelle tentative autour du monde. « J’ai déjà l’expérience d’une première fois et le bateau a été fiabilisé, après, une collision est toujours possible et il y a des cas où l’on ne peut pas faire grand-chose ». Il a raison mais on ne pourra pas lui reprocher d’avoir prévu un maximum de cas de figure. Le boat captain a ainsi emporté de la fibre et de la résine pour permettre de réparer le composite en mer, mais aussi de l’accastillage au cas où une poulie ou le hook de grand voile viendrait à lâcher, des lattes et des kits de réparation de lattes pour la GV. Une liste à rallonge, mais pas tant que ça. « Plus on navigue, mieux on connaît le bateau et moins on emporte de pièces de rechange » précise PYM qui sait que l’important est de pouvoir continuer la chasse au record en cas de casse. Son ambition sur ce Jules Verne ? Premièrement, que cela se passe bien sur le plan technique, deuxièmement que le bateau revienne à son point de départ et (seulement) troisièmement, que le record soit battu. Quant à savoir de combien, c’est une autre histoire. « Une heure suffirait à mon bonheur » jure Brian Thompson, le seul Anglais du bord. Mais pour Loïck Peyron, une seconde, une seule petite seconde de moins que le temps enregistré par Groupama 3 (48 jours, sept heures, 44 minutes et 52 secondes) et le Jules Verne est réussi.

Au fait, ils partent quand ? Pas tout de suite, ils ont encore besoin de faire quelques réglages pour fiabiliser le circuit de refroidissement des groupes électrogènes (à haute vitesse avec une coque centrale à moitié hors de l’eau, ce n’est pas simple de réguler la pression dans le circuit). Mais ils seront prêts à quitter Lorient dès la fin octobre. Et même à tenter un départ relativement tôt avec une fenêtre moyenne en sachant qu’ils pourront faire demi-tour à l’équateur si la situation n’est pas suffisamment favorable. Ils sont joueurs les garçons : on parie avec eux sur un succès ?

L'équipage de Banque Populaire V à l'arrivée du Fastnet : ils aimeraient bien reprendre la pose à Brest ! Photo Carlo Borlenghi
Publié par Loïc Madeline
Journaliste à Voile Mag de fin 1999 à 2015, Loïc a été adjoint puis Rédacteur en chef avant de partir vers de nouveaux horizons. Venu de la presse généraliste, écrite et télé, c’est un journaliste dans l’âme, rigoureux et passionné.
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